Luce en Argentine !

samedi 12 février 2011

Cameron Highland

Je suis pour la première fois de mon voyage complétement seule. Et il faut dire que c'est un grand changement sachant que pendant deux mois, j'étais jours et nuits avec Maxime.

Pour arriver à ma première destination, je prend un premier bus qui m'amène à Kuala Lumpur, celui ci est confortable, sur deux étages et plein.
Je me retrouve assise à côté d'une malaisienne. Elle est arrivée dans le bus avec homme et lorsque je la vois finalement s'assoir à côté de moi je lui demande : «  Does your husband want to sit here ? ». Un peu surprise et également un peu énervée, elle me répond : « It's my father ».... Oups, je me sens coupable d'avoir pensé ça et je la regarde un peu plus attentivement. Elle semble en fait avoir à peu près mon age, elle porte un joli voile mauve accompagné de bijoux tout autour et elle a constamment son smartphone à la main. Je me dis que j'aurais du prendre plus de pincette et me rendre compte que la jeune femme était une midinette.

Lorsque l'on arrive à Kuala Lumpur, c'est un peu le bordel : le bus reste bloqué dix minutes avant de rentrer dans le parking. Des mecs de la sécurité prennent la tête à notre chauffeur qui s'égosille et s'énerve. Tout le monde est debout dans le bus en train de le mater. Et personne ne sait pourquoi ils lui prennent la tête. Je pense à ce moment là que soit il n'a peut être pas de permis... Enfin on se gare tout de même sur le parking de notre compagnie de bus.
Là, j'achète mon ticket de bus pour Ipoh.
Je ne comprends rien au malaisien, mais pour rien vous cacher, je crois que c'est la gare routière la mieux foutue que j'ai jamais vu. Incomparable à celles que nous avons pu expérimenter en Roumanie l'été dernier. Il y a, en face de là où se garent les bus, un énorme préau, avec plein de chaises où tous les voyageurs s'assoient. Derrière ses chaises, de multiples stands dans lesquels sont vendus des fruits frais pré-découpés, des boissons fraiches et autres petits grignotages.

Seul point noir de l'arrêt : les toilettes. C'est le moment de vous faire un tableau d'un fait plutôt important de ma vie quotidienne malaisienne : les malaisiens, de la même manière que les habitants des pays d'Afrique du Nord, n'utilisent pas de papier toilettes. Un petit tuyaux, relié à un robinet, et votre main gauche servent à vous nettoyer après un passage aux lieux d'aisance. Ce qui fait que chaque occidental se promènent de manière ultra-sexy avec son rouleau de PQ dans ses affaires. J'ai tenté plusieurs fois l'expérience de ne pas utiliser de papier (quand par malheur le rouleau se trouvant dans mon sac est vide), et il y a un gros gros gros détail que je n'arrive pas à résoudre dans toute cette démarche, c'est comment ils peuvent supporter de se rhabiller ensuite avec le cul mouillé.
Enfin revenons aux toilettes de la gare routière : elles sont blindées d'hommes et de femmes qui de peur de rater le bus tentent de rentrer le plus rapidement dans les toilettes. Tout le monde fait la queue, et moi au milieu, avec mon énorme backpack bleu ciel, je tente également de rentrer dans ces toilettes avec le maigre espoir d'avoir un endroit clean pour poser mon sac. Deux choix s'offrent à moi : les toilettes de chantier, ou les toilettes normales. Question hygiène, je sais que la première solution n'est pas envisageable. J'attends longuement pour les toilettes normales. Il arrive enfin mon tour, je rentre dans ce qui semble être les toilettes handicapées (mais il y a une énorme marche pour y accéder... aberration malaisienne). La porte ne ferme pas. Soit. Il y a trop de monde qui attend et qui m'ont vu rentrer, je ne risque pas d'être dérangée. Le sol est totalement trempé, à cause de la technique d'essuyage expliquée ci-dessus. Je suis donc obligée de pisser avec mon gros sac sur le dos, mon petit sac à dos sur le ventre. La douloureuse gymnastique effectuée, je me lave les mains et embarque dans mon bus.

Lorsque j'arrive à Ipoh, je suis déçue. Le seul hôtel où il y a de place n'a plus qu'une seule chambre à 60 RM (15€), et je me retrouve avec deux lits doubles, la clim et de l'eau chaude. Je prends avec plaisir ma première douche tempérée depuis que je suis en Malaisie et je tente de découvrir la ville.
Là encore, déception : le Lonely Planet décrit l'endroit comme une charmante ville avec une architecture colonialiste. Moi, j'ai surtout vu les égouts, les magasins peu ouverts, un mendiant indien torse nu constamment sur ma route qui voulait que je lui donne 10 RM (2,5 €) qui semblait me dire qu'il était muet mais qui parlait en fait., et une prostituée chinoise. Je vois avec les gens de l'hôtel pour partir dès le lendemain pour ma nouvelle destination les Cameron Highland, « montagnes » malaisiennes.

Le soir, au moment de me coucher, il y a un gros fight dans le resto en face de l'hôtel. Enfin, il y a un mec qui gueule parce que la bouffe n'est pas bonne. La relativité et la sécurité malaisiennes me fascinent.

Le lendemain, je vais à l'agence qui doit me faire prendre mon bus pour les montagnes. La vielle j'étais tombés sur un vieux chinois édenté qui m'avait dit de revenir à 10h30. Me revoilà donc à 10h25 par peur d'être en retard. L'homme qui s'occupe de l'accueil, un chinois d'environ 30 ans, une dent de travers, de petites lunettes de pervers ou de geek, ne parle pas un mot d'anglais. Par geste et par écrit on communique sur les horaires. On se comprend, il me donne mon reçu. Cependant, je ne sais pas où prendre le bus, un autre vieux se ramène et me dit que le jeune m'accompagnera à l'arrêt. Je regarde les mouches volées pendant une demi heure et eux discutent en chinois. A 10h55, je suis le petit gars à lunettes dans les ruelles de Ipoh, les passants se marrent et lorsque l'on s'arrête devant un restaurant malaisien pour attendre le bus, les clients nous observent amusés. Le type à lunettes que je décide finalement de mettre dans la catégorie « Geek à tendance films pornographiques avec occidentales sur internet » ne me regarde jamais dans les yeux et n'essaye jamais de communiquer. Un vieux monsieur s'arrête et avec beaucoup de gentillesse me demande où je vais. Je lui réponds les Cameron Highlands. Il me dit que l'arrêt de bus se trouve un peu plus loin de l'autre côté de la rue. A ce moment là, le geek lui parle en malaisien et doit lui dire un truc du genre : « je travaille dans une agence de voyage, je sais où est le bus, va te faire foutre ». Le petit vieux, un peu penaud me salue et s'en va.
On continue à attendre.
Un autre vieux monsieur salue le geek. Je comprends que leur conversation est à propos de l'arrêt de bus également, et finalement le geek me fait signe de les suivre pour se diriger au bout de la rue, en face, où, pile à ce moment là, le bus arrive. Je ne suis pas mécontente de quitter mon médiocre guide, je rentre dans le bus.

La route pour les Cameron Highland est magnifique. Les orchidées fleurissent au bord de la route, les champs de thés en terrasse construisent le paysage et les villes sont garnies de marchés et laissent voir mille fruits dans lesquels on veut croquer. Par rapport à l'arrivée à Ipoh dans les zones industrielles, je suis ravie de mon arrivée dans les montagnes.

Les taxis me proposent de monter avec eux, je refuse gentiment sachant que ma Guesthouse n'est pas très loin. Un petit peu à l'écart du centre de la ville, nommée Tanah Rata, la Daniel's Lodge, a une énorme terrasse avec un dortoir plutôt propre et un bar au coin de l'hostel.

A mon arrivée, je rencontre un australien qui réponds au nom de Steeve et je vais manger toute seule car je crève la dalle. J'arpente la seule rue principale qu'à Tanah Rata, et je trouve un petit resto plutôt agréable où je mange des noodles. Comme je suis seule, je bouquine les Misérables. Je me dis que le bouquin déteint sur moi. Un petit garçon japonnais, Mario me dit que je suis assise à la place d'Uncle Sam. Je me marre parce ça ressemble à une blague. Lui est très sérieux. Uncle Sam débarque, avec un vieux look d'aventurier, entre Indiana John et le capitaine Haddock, m'explique que Mario est surement amoureux de moi, mais qu'il a déjà une amoureuse en Thaïland de 26 ans. Je me dis que je ne comprends à rien à ce déjeuner. Je me balade dans la ville, entre le marché et les habitations abandonnées, c'est plutôt un endroit agréable. La température est de 25 degrés l'après midi, et se rafraichit en fin de journée, ce qui est, après avoir suée jours et nuits depuis une quinzaine de jours, un détail agréable.

En fin de journée, je rencontre Johan et Rob, un finlandais et un allemand d'une cinquantaine d'année. En discutant avec eux, je me rencontre que mes activités sportives se sont résumées à gagner. Alors que pour eux ce sont des challenges personnels.
Après ce constat, le matin, je décide de partir faire un treck toute seule. Comme je ne trouve pas le chemin que je souhaitais, je fais celui qui est considéré comme le plus simple, qui mène à de médiocres cascades.

Mes journées aux Cameron Highlands sont tranquilles. Le matin petit déj indien, après marche de quelques heures et l'après midi, glandage sur internet et écriture.

Le soir, je retrouve mes nouveaux amis autour d'une bière ou deux, qui me racontent leurs récits de voyage et on parle des différences européennes. Rob a un talent incontestable pour l'imitation de l'indien qui ne sait pas. Johan, lui c'est dans la surprise et l'étonnement : son « What ?!!! » avec les mains tournées vers le ciel rentre rapidement dans mon vocabulaire anglophone.
Puis au détour d'une discussion sur les armes à feu, comme Rob parlait de comment il pouvait plus ou moins se trimbaler avec son arme, je lui demande quel est son métier : « Policeman ». Fuck, je n'aurais point imaginé parler avec autant de plaisir avec un policier germain qui me raconte comment il défonce les manifestant Antifa. Mais comme à chaque fois c'est avec humour et recul, je l'adore et décide de me donner un coup de pieds aux fesses imaginaires pour éviter d'avoir de tels préjugés.
Johan a sa part d'étrangeté et de différences délicieuses qui font que le voyage rend plus tolérant. Il est passionné par les arts martiaux, par l'Inde qu'il ne sait pas s'il aime ou pas, et par les aberrations de la Finlande. Par exemple, en Finlande, le port d'arme est autorisé, les russes sont toujours les ennemis numéros 1 lorsqu'on est à l'armée (vu que la Suède est démilitariser). Mes soirées sont douces en leurs compagnies.

Le Daniel's Lodge est un endroit étrange. Il y a des individus qui restent plusieurs semaines vu que l'endroit est agréable. Par exemple il y a une vielle dame, qui comme beaucoup de vielles dames à pour passion les animaux. L'effet Brigitte Bardot. Celle-ci ne m'adresse jamais la parole. Pourtant j'ai l'impression qu'elle adore les jeunes filles voyageant seules pour leur expliquer à quel point, elle, voyage. Johan m'explique que cette vielle anglaise est snob de la langue de Shakespeare et ne parle qu'aux gens qui parlent parfaitement anglais. Pas mon cas à son goût (je suis un peu vexée).
Il y a aussi un français, en manque de relation, avec un sourire en coin étrange, un peu gênée qui me propose de partager son thé. Comme ce n'est pas parce que je voyage toute seule maintenant que je veux me taper les boulets du voyage, j'évite ce genre d'individus. A leurs yeux, je dois être certainement être une personne très fermée qui ne comprend le « vrai sens du voyage », mais aux miens j'évite les personnes en manque de relation.
Il y a également deux étranges personnes qui s'occupent de l'accueil de l'hôtel : l'un est un jeune homme assez efféminé, qui offre des sourires de temps en temps mais plus souvent une petite grimace pincée, qui tente de vendre ses tours autour des montagne. Chose que j'évite constamment. L'autre est une sorte de demoiselle, sculpté dans le même gabarit que l'autre, c'est à dire qu'au niveau de la taille elle m'arrive à l'épaule, elle n'a malheureusement pas été épargnée pas l'acné, se maquille ostensiblement, avec faux cils et fausses lentilles bleues, porte le genre de robes qui doivent faire dresser les cheveux de chaque musulmane et aux personnes de bon gouts et chante lorsqu'elle a rien à faire. D'une voix très très rauque qu'il laisse présumer que son sexe de naissance n'est pas celui qu'elle aimerait avoir.

Mes trois premières soirées sont donc agréables en compagnie de Rob et Johan. Malheureusement, la dernière se déroule sans eux.

Je fais la rencontre d'une Dutch (dont je terrerai le nom faute de mémoire), d'un italien, Francesco, d'un autre Dutch, d'une canadienne. Ils sont un peu plus « welcomming » en apparence que mes anciens amis. On dine ensemble. Mais au bout d'une heure passée en leur compagnie, je réalise que je ne les aime pas. Les sujets tournent autour de « Qu'est ce que c'est fou la Thaïlande, avec toutes ses teufs et ses drogues », ce que je me contre-fous pour des raisons de manques de prises de drogues et de voyage là bas. Et puis je réalise que ces personnes ne sont pas agréables. Après quelques bières bues, je tarde pas à me coucher afin de ne plus avoir à écouter l'italien et entendre la Dutch l'approuver.

Le lendemain, je quitte enfin les Cameron Highland. J'ai, pour un peu plus de confort booké un minibus qui part directement de la lodge et qui va directement dans Chinatown de KL (Kuala Lumpur version L.A). Mauvaise idée, le chauffeur conduit le van comme une automatique dans les montagne, sans débrayer. En plus, je suis à l'arrière de la voiture, donc je me prends toutes les bosses et me sens un peu malade.
L'arrivée en ville me fait plaisir, des grands bâtiments, de la circulation, des gens glauques dans la rue. Je suis contente de me retrouver dans une grande ville. Je sais où dormir, plusieurs personnes m'ont conseillé le Bird Nest, je me dirige vers l'hostel en espérant qu'ils ont bien gardé ma réservation...

11 commentaires:

  1. tes activités personnelles se sont résumées à gagner, il va falloir que tu développes la dessus...

    ahlalala je commence à avoir vraiment trop envie de voyager. Et Luce... c'est quoi ce texte avec 3 pauvres fautes???? QUE SE PASSE T IL??
    non franchement félicitation

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  2. Oh mais qu'est-ce que tu as sur la figure, ma Chérie ?
    Et c'est quoi la dernière photo ? des serres ?
    Concernant ton texte, moi aussi je trouve qu'il y a moins de fautes: cependant je n'ai pas trouvé le même nombre que Lucie (5 ommissions de mots et 7 fautes)... peut-être l'effet des "Misérables" ?

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  3. Ma très chère et tendre maman que j'aime très fort; tout d'abord si tu suivais aussi bien mon blog comme tu laisses croire avec tous tes posts de commentaires, tu saurais que mes marques sur le visage sont dû à l'irritation/ brûlure d'un jeune hollandais.

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  4. Moi aussi je lis (même si j'ai renoncé à compter les fautes, que je mets sur le compte de la spontanéité et de la sincérité qui à mes yeux valent plus que la syntaxe et l'orthographe). Cela dit je n'avais pas fait le rapprochement entre tes stigmates et le Flying Dutchman.

    Si tu as envie de te détendre et surtout te défouler après ton dîner avec les Francescons & co, lis "The Ruins" de Scott Smith (et imagine les à la place des personnages). Cela dit évite de le lire si tu as l'intention de visiter prochainement des ruines perdues dans la jungle, sinon tu reprends le prochain avion.

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  5. Super mise à jour :) J'ai adoré ce texte. Surtout le "je suis guide, je sais où est le bus, va te faire foutre" du début ^^ Et je confirme, ça me donne carrément envie de voyager... D'ailleurs pour info je vais en Islande cet été, j'espère que tu pourras me donner quelques conseils de survie :) Gros bisous

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  6. Mon très cher William, de quel proprio de bar tu parles ? Enfin soit, je garderais un oeil attentif aux livres qui passeront mes yeux afin de lire des bouquins d'horreurs sur des gens qui s'entre-tuent dans la jungle.

    Ma petite Marie, ma période hippie est un gouffre esthétique dans lequel s'est enterré le mauvais gout après que cette période soit passé. Je crois malheureusement que c'est une période avec très peu de photographies...
    Un jour, qui sait, peut être trouverons des documents qui illustreront cette période ?...

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  7. "Je me fais tirer par le proprio du bar": Evangile selon Luz, Chapitre précédent, avant-dernier paragraphe, verset 3.

    Et fais gaffe pour ta période hippie, même moi qui n'y était pas ai des preuves en images (ça se négociera à ton retour).

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  8. Hooo...

    C'était au sens littérale.... il m'a pris par le bras et m'a poussé à allumer des pétards...

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  9. Alors, pour les photographies période hippie de ma fille chérie, c'est sur mon blog qui lui est consacré ;)

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  10. la tante à simone cécile16 février 2011 à 18:40

    la tante à Simone à l'attention de la mère à Simone:
    Ma chère soeur: "ommission" ne prend qu'un "m"
    ;))
    Ma chère nièce: la crainte de faire des fautes d'othographe ne doit pas freiner ton élan ...
    ta spontanéité risque d'en patir alors que l'orthographe s'apprend à tout âge ou s'améliore avec le temps! c'est ce que je dis à mes petits CP ;))
    bises à ma nièce et ma soeur

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  11. Cécile la tante à Simone17 février 2011 à 18:05

    Et moi-même n'échappant pas à la règle, j'ai oublié l'accent circonflexe sur le "a" de pâtir
    dans mon dernier message ...

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