Luce en Argentine !

jeudi 30 décembre 2010

Noël au soleil

Après l'horrible treck de la matinée, nous roulons à travers le pays pour pour se réfugier à Nelson dans l'espoir du soleil. Nous galérons à trouver un hostel où l'on peut rester qu'une seule nuit. Les gens ne veulent pas travailler le 25 décembre, et au bout de quelques hésitations, un backapacker plutôt sympathique, on se décide de rester deux nuit à Nelson.
Nous atterrissons dans le Tasman Bay Backpacker. Un peu à l'extérieur de la ville, on est dans une nouvelle annexe de l'hostel, où tout est neuf (le mec était en train d'accrocher « bathroom » quand je suis allée pisser). Résultat, tout est propre, clean et ultra pratique pour la cuisine. Seul gros gros point noir, il y a un type bizarre dans notre share room. Un mec qui passe son temps à dormir, plutôt vieux et qui ne sent pas bon.
Max râle un peu, moi je me sens pas à l'aise, mais qu'importe le reste de l'hostel est plutôt agréable. Dans notre petit appartement privé, nous sommes entourés d'un gros groupe de tchèques, et de deux italiens plutôt cools.
On va faire les courses. Là, on a une très grosse engueulade. Ce radin de blondinet ne veut pas que l'on joue à Crésus pour Noël, et refuse que l'on y aille. Moi je veux juste acheter de la viande. Après un gros pétage de cable, et une séquence hystérique dans le supermarché (je jouait au Schroumpf en faisant les courses, pendant que Maxime avait finalement décidé de tout acheté). On dine notre repas, sans aucun esprit de Noël : un riz délicieux cuisiné par Max accompagné de petits légumes, et nos deux filets mignons cuisinés par mes soins.
On discute un peu avec les italiens, surtout Steven, un anglo-italiens assez cool.
Crevé par notre matinée, nous nous couchons tôt, malgré le réveil de l'alarme à incendie. Maxime, tellement crevé se réveille à peine une fois que je suis rerentrée dans la chambre pour me demander ce qui se passe. Ce gros lard s'est couché bien plus tôt, avec ses boules quies pour ne pas entendre le mec cheloux ronflé, et quand je me suis allongée dans mon lit j'avais le droit à un joli concerto des deux. Après le coup de l'alarme, le gros monsieur s'est levé pour fumer une cigarette.
Je me suis endormie avec une grosse parano : on était la veille de Noël, et il n'a pas arrêté de prendre des médocs dans sa petite valise, j'avais très peur qu'il décide de mettre fin à ses jours dans notre chambre.
Enfin, le matin, on se lève à 7h30 réveillé par la quatrième personne de notre chambre, un asiatique qui a dure partir je ne sais où et au miracle, le gros monsieur dégueu, avait lui aussi dégager de la chambre.
On a une super matinée de Noël, au lieu d'ouvrir nos cadeaux, on nettoie consieusement notre bagnole qui est plus proche d'un dépotoir, et on range nos bagages. Le gros gars dégueu est pendant ce temps revenu se coucher, après avoir trouver un pack de bière (il nous a dit que personne ne l'avait récupérer, et qu'il l'avait donc récupérer comme cadeau de Noël) et fumer une clope. L'odeur était devenue plus tenace, nous avons été obligé de rangé nos affaires la fenêtre grande ouverte.

Période de fêtes obligent, le manager et propriétaire du Backpack, nous propose de participer au BBQ de Noël du Backpack. Maxime s'était plus ou moins porté volontaire pour une salade (en gros j'ai dis que c'était un bon cuisinier). Moi je tente de répondre à tous mes mails. Lors de sa préparation de salade et de checkage de mails, nous avons une grossse grosse engueulade. Très frustrante parce que comme il y a plein de monde dans la cuisine, on ne règle pas nos soucis, et au final, il dine sa première assiette du repas de Noël tout seul, et au final, moi je mange avec le gros dégueu, qui est en fait danois et Steven.
L'engueulade a pour thème : lui qui me casse les couilles alors que je tente de me consacrer à mes billets d'avion pour la Corée du Sud, et pour lui de son côté, moi qui lui donne des ordres pour faire à bouffer. En gros, on est deux cons français vénères dans une cuisine entourés de pleins d'italiens de bonnes humeurs en gueule de bois et de tchèques qui parlent avec leur jolie langues.
Mais bon, finalement le danois semble être un mec plutôt intelligent, malgré son odeur, et il rencontre ainsi les autres personnes de notre partie du backpack. Qui remarque très rapidement ses problèmes olfactives.

On met nos problèmes de côtés, et nous allons à la plage avec Steven et Reneta, une des tchèques. Il donc important de noter ici que notre 25 décembre 2010, nous étions sur une plage et que nous nous sommes baignés. Le moins courageux était l'italien. La tchèque et moi nous sommes montrées les plus entreprenantes en nageant le plus loin.
Nous avons ensuite bu une bière sur la plage avec du vent qui mettait le sable fin de partout. Et nos chers nouveaux amis se sont défoulés sur leurs compagnons de voyage. A la bonne heure. Steven expliquait comment son compagnon était vraiment trop italien, trop fumeur de joint, trop à gérer trop vite. La tchèque expliquait que si elle avait pu mieux connaître sa compagne, elle ne serait surement pas partie avec elle. En gros cette dernière semble très dépendante d'elle. J'ai essayé de faire des petites blagues sur le faite que la bouffe, étant un sujet récurent au mois trois fois par jour, c'était un sujet à dispute. Maxime ne fit aucune réflexion sur ce sujet.

La journée se termine agréablement, nous passons un agréablement moment, nous cuisinons les uns pour les autres. On boit quelques verres avec les italiens, ils nous aident à terminer la bouteille de Rhum qui avait été entamée lors de notre première soirée à Christchurch (soirée mojito) et au final, comme il nous attend le lendemain une longue journée à l'Abel Tasman, nous nous couchons pas trop tard.

Mais toute cette soirée si agréable a pourtant été perturbé par un élément clef. L'après midi qui était chaude à pousser notre ami de chambre, le gros monsieur dégueu à s'alléger d'un de ses vêtements qui lui servait de pyjama. Je vous précise que ce n'était pas son tee-shirt qui a été ôté. Résultat, nous avons eu le droit à ses fesses une grande partie de l'après midi, et pour les plus chanceux son attirail de reproduction sexuel.
J'étais face à un choix cornéliens : prévenir la direction de l'hostel ou bien faire preuve de bonté pour Noël. Finalement face à l'indifférence de Maxime, mon bon côté m'a retenu.

Le lendemain, nos vêtements puant le vieux dégueu, nous sommes repartis pour l'Abel Tesman pour y faire du kayak et de jolies aventures.  

mardi 28 décembre 2010

Nelson Lake Park

Nous arrivons trop tôt pour Nelson, nous décidons de faire un détour par le parc Nelson Lake Parc, afin de faire quelques marches là bas et d'y rester une nuit avant Nelson.
On galère à trouver un camping gratuit, et finalement décidons de ne pas payer celui du DOC, car nous sommes arrivés trop tard pour le payer, et Maxime ne veut pas. L'endroit mérite pas forcément ses 10,20$ la nuit, il y a beaucoup de monde, des toilettes et un endroit à l'abris des sandflyes pour diner.
Nous mangeons en compagnie de canards qui ont compris le truc que de débarquer dans l'abris lorsque les gens cuisinent, pour mendier de la bouffe et de Joe Bobbys germains qui semblent être en ménage à trois. Nous avons beaucoup moins la classe que eux car nous avons que notre pauvre casserole offerte par les fishermen pour cuisiner et comme uniques assiettes nos toasts. But what ever, on dort tranquillement dans l'espoir de pouvoir faire quelques balades dans ce joli coin à fjords.

Le matin, personne nous demande quoi que ce soit pour payer les frais de la nuit, nous gagnons donc une petite nuit gratuite au frais des DOC (Desk Of Conservatery, un truc dans le genre pour la conservation des parcs nationaux kiwis). Nous nous rendons donc au Visitor Center pour préparer notre balade. On a assez de quoi becter, nous nous décidons pour une marche de deux jours avec une nuit en haut de la montagne, prêt des huts (abris) où l'on peut camper pour 10$ par personne.
Le blondinet et moi, armé de nos sacs à dos moins remplis que pour la Kepler Track, commençons une marche dans les bois du parc. Malheureusement, la track est un peu plus difficile que la première : ce n'est pas une « walking track » mais une « crambling track » donc résultat on doit escalader des rochers, traverser des petits ruisseaux.
La première partie nous demande seulement de grimper un peu sur des racines de vieux arbres. Par la suite, nous commençons à devoir passer les petits cours d'eau, où Max se transforme en Princesse Maxime est moi en Chevalier Luce : armée de mes Timberlands imperméables, je m'enfonce dans l'eau pour l'aider à traverser car Monsieur a des vielles baskets pourries. Un peu plus tard les rôles s'inversent, il faut qu'il m'attende pour que je puisse tranquillement prendre le temps de grimper sur les gros cailloux qui fatiguent mes jambes en haut de la montagne. Mais qu'importe après six heures trente de marche, nous arrivons à la hut où le vent est un peu fort et où l'on peut planter notre tente et cuisiner à l'intérieur de celle-ci. Nous rencontrons trois mecs adorables, un canadien et deux israéliens. Il y a également les Joe Bobbies germains en couple à trois qui y sont. Tous ont pris la route des crêtes, celle que nous aurions du prendre mais que par une vague erreur de signalisation et de mauvais anglais nous avons raté au début de notre parcours. Le type qui s'occupe de la hut, Paul, un type gentil mais avec un sale look (chauve à lunette de 35 berges, avec un écarteur très large dans le lobe de l'oreille) nous explique que le temps va être dégueulasse le lendemain. Dans tous les cas, on lui dit que nous allons prendre les crêtes parce que c'est cool. Il nous conseille de commencer notre marche à dix heure trente car avant le temps va être vraiment dégueu.. Notre journée de marche s'est passé sous un ciel délicieux d'été, et nous avons aucune confiance en la météo néo-zélandaise. On se dit donc whatever, on verra le lendemain.
Nous nous installons dans la tente, avec le regard un peu condescendant des autres personnes qui vont tous dormir dans la hut. On réalise qu'une nuit dedans nous aurait coûter seulement 10$ de plus. Enfin bon, dans notre tente, au moins personne ne ronfle. On va donc se coucher. Et gentiment un des types israéliens vient nous apporter du thé. Il faut savoir que c'est le genre de petits trucs à la con qui m'empêche de dormir. Et depuis que j'ai dis ça à Maxime, ça l'empêche également de dormir. On discute pendant quelques heures durant lesquels on note particulièrement la réaction de l'israelien lorsque nous lui avons dit que nous étions pas un couple : « So you're single! ». Ce n'est pas à Maxime qu'il a dit ça. On se tappe quelques bars. Et le vent commence à être fort.
De plus en plus fort. Max me dit qu'il flippe et décide de dormir dans l'autre sens pour ne pas être emmerder par la tente. Moi, je réussis enfin à m'endormir. Quelques heures plus tard, avec quelques réveils successifs dû au vent un peu effrayant qui souffle autour de la tente, une rafale fait que la tente me tapote plus ou moins gentiment le visage. Maxime et moi décidons de la replier avant qu'elle se casse et de dormir dans la hut. Nous sortons donc de la tente pour la replier entourés par le beau et terrifiant lac des sommets (nous sommes à 1650m d'altitude), et nous rentrons à toutes vitesses au chaud. Je contre le fait de me taper l'incruste dans un dortoir. Nous étendons donc nos matelas sur les vieux bancs de la hut, et dormons à nouveau au doux son du vent qui siffle sa mère à l'extérieur.

A six heure du mat, on se fait réveiller par la première nénette qui est debout à 6h du mat' et qui va faire la dernière partie du treck avant de rentrer. La pluie a commencé à tomber, et le temps à l'extérieur est vraiment, vraiment, pas un temps estival. On hésite à partir. J'explique à Maxime que je ne veux pas faire les crêtes avec autant de vent, à cause de mon vertige. Et après une demie heure et quelques tartines dans le ventre, on reprend la même route que la veille avec le vent et la pluie qui fouettent nos guibolles uniquement couvertes par nos petits shorts. Nous terminons la marche deux heures plus rapidement que la veille. Une fois dans la voiture, on est quasiment en hypothermie et nous nous rendons à la station essence histoire de prendre quelques litres pour éviter un autre cauchemars à la Westport et pour une boisson chaude.
Nous avons donc passé à mes yeux la pire matinée de Noël que nous aurions pu avoir. Maxime a trouvé ça beaucoup plus cool que la veille car au moins, comme on était complétement trempé, il s'en foutait d'avoir ses pieds mouillés sur les petites rivières.
Après une demi heure de sieste, nous voilà sur la route again, dans l'espoir de rejoindre Nelson pour la veille de Noël et pour le soleil...

lundi 27 décembre 2010

The Wet Coast

Cela fait quelques jours que je m'interroge sur la façon de relater la dernière semaine que nous avons passée... Aujourd'hui, alors que nous avons un peu changé de lieu, une chose retient particulièrement mon attention : la pluie.
Après Queenstown qui se trouve dans les montagnes néo-zélandaises, nous avons regagné la côte ouest, appelée de façon très originale la « West coast », mais qui a un surnom beaucoup plus imagé : « the Wet Coast ». En gros, il y pleut sans arrêt.

Après notre première nuit sur une petite air de camping, nous nous sommes réveillés sous une pluie battante, ce qui entraina la difficulté de replier notre adorable petite tente sans la tremper. Maxime, armé de son poncho, a été obligé de la replier dessous la bâche de sécurité. Nous avons tous mis en vrac dans la caisse dans l'espoir que notre bâche sèche un peu pendant le trajet.

Nous avons donc repris la route, circulant entre les forêts tropicales et les petites montagnes où l'on voyait des cascades jaillirent de partout. Même en étant parisienne ses dernières années, je crois n'avoir jamais vu autant d'eaux coulaient en une seule journée. Ce temps de chien nous poussa donc à se réfugier dans un backpack à Franz Joseph, minuscule bled avec un glacier connu. Après peu d 'hésitations, Maxime et moi décidâmes de prendre une chambre avec un double lit pour pouvoir mater des films et des séries tranquilles. Pendant presque sept heures, nous ne fîmes rien d'autre que de glander à regarder Maison Close (vraiment mal écrit mais plutôt bien pour la libido) et Faites le mur de Banksy. Notre lit ressemblait à un refuge de l'armé, dans lequel nous avions mis notre tente et nos ponchos à sécher.

Le matin, la pluie était moins forte, nous avons pu voir le glacier rapidement de loin. Nous avons donc regagné la mer en espérant que les nuages resteraient au niveau des montagnes. Chose ratée, la pluie était toute aussi présente sur la mer, ce qui la mettait en furie, et malgré nos maigres finances, nous reprîmes à nouveau des lits dans un backpacker.
Par je ne sais quelle chance, au prix du dortoir, on eu quasiment un appartement rien que pour nous. Nous étions à nouveau dans un bled complétement paumé, Punakaiki, mais d'un charme immanquable malgré la pluie : les quelques maisons qui composent le village sont près de la mer, est entourées de forêt tropicales et de jolis récifs de couleurs ocres. Nous nous sommes donc posés là bas pour deux jours consécutifs à l'abri de la pluie ainsi que dans l'espoir de profiter lors des rapides éclaircis de la West Coast.
Ce petit luxe oppurtun nous a permis de prendre le temps de traiter nos photos, de faire la cuisine (Maxime a réussi ses premières délicieuses pommes dauphines) et surtout de ne rien faire. Malgré une deuxième journée plutôt ensoleillée, nous nous sommes limités à quelques petites balades au prêt de la mer et dans la forêt. Nous avons donc mis sur pause tous nos petits tracas, nous étions dans une sorte de petit paradis où l'aventure était uniquement le plat que nous allions cuisiner... Bien entendu, j'entends par là que Maxime devait cuisiner. Je me limite uniquement à la vaisselle.

Mais lorsque ces deux jours prirent fins, la dure réalité nous frappa en pleine gueule. L'indicateur du réservoir de notre petit voiture flirte dangereusement avec le E de « empty », et nous sommes à environ 50 km de la ville la plus proche. Anxieusement, ce mercredi 22 décembre, nous roulions avec l'angoisse de ne pas vraiment arriver à la prochaine ville au nom très orignal de Westport. Maxime qui avait passé son temps à m'assurer que lorsque nous aurons l'aiguille sur « le E », nous pourrions encore faire environs 50 km commença à paniquer lorsque le voyant s'alluma. Moi, à ce moment là, j'avais décidé de ne plus m'en nquiéter et je pris partie de lui dire que si nous tombions en panne, il sera l'heureux gagnant de l'aller retour en stop jusqu'à la prochaine station service. Ce comportement peut vous semblez cruel et malvenu pour notre relation lors du voyage, mais lorsque nous avions quitter la dernière ville avec du fuel, je lui avais très clairement dit « ça serait une bonne idée de refaire le plein avant de partir ». Ce qu'il nota comme une remarque peu importante.
Mais heureusement, nous réussîmes à rejoindre la station service. Sur les derniers mètres parcourus, nous avions cependant une mauvaise odeur d'essence qui avait envahit la voiture.

La ville était donc un port, sous la grisaille et la pluie, la West Coast n'était pas vraiment faite pour nous. Ou du moins, elle nous accueillait pas de manière agréable. Par lassitude et par envie de changement de décor, nous primes la route vers l'est dans l'espoir de regagner en soleil et de rejoindre les côtes du nord comme la Golden Bay et Nelson.

vendredi 24 décembre 2010

Queenstown, un irlandais et puis s'en va...


Lorsque nous sommes arrivés à Queenstown, nous étions pleins d'espoirs. Enfin, moi plus que Maxime. Nous revenions à la civilisation, entendre par là Backpacker, ville, weekend et donc à mes yeux sorties !
La ville est considérée comme la plus excitante de Nouvelle Zélande. Elle offre tout plein d'activités hors du commun pour les touristes en mal de sensations fortes. Saut à l'élastique, en parachute, trucs ultra effrayants sur des bateaux, canyoning. En gros, pour la majorité, des choses ultra chères et qui sous-entendent beaucoup trop de vertige pour moi. Maxime, lui, était très motivé par le saut en parachute, en gros 40 secondes de saut libre avec juste un gros monsieur dans le dos pour la sécurité.
La première journée se passe sans excitation. Nous nous couchons tôt après avoir rapidement vu les gens vraiment peu excitants du Backpacker. On se plaint de ne pas avoir notre petit confort de notre tente, c'est à dire solitude et tranquilité.

Le lendemain, Maxime est blasé. Son saut en parachute ne peut avoir lieu car le temps est dégueu. De plus, il déteste la ville remplie de gros touristes et de pubs horriblement moches pour toutes les activités extrêmes. Du genre « Venez tenter l'extrème peur » avec des nénettes ou des keums qui sont entrain de se jeter d'un pont avec un vieux travail photoshop pour rendre l'image plus « sexy ». En gros, ça pue le gros piège à touristes. En plus, il n'a pas envie de faire la teuf, ce qui était en gros pour moi le point fort (et unique) de cette ville remplie de Jo Bobby qui font tous la même photo du lac prêt de la ville. Je me vénère un petit peu, et décide d'aller me promener seule dans la ville histoire de me détendre les nerfs. Je me rends compte que j'ai les clefs de la chambre, je culpabilise et décide de rentrer. Là, point de Maxime. Fuck, je tourne un peu en rond, et au final je me retrouve à ranger mon sac dans le dortoir, car il est vraiment trop en bordel. A l'intérieur, je discute avec Eglantine ou Camille, une française qui travaille au Backpack. Elle est peu avenante, parle beaucoup trop vite, sort le soir et se maquille. Elle m'avait fait une première impression fort détestable, en se prenant pour Miss Météo (mais bon elle avait raison), et ne laissant aucune place à l'autre (moi) pour parler. Et moi, j'aime bien parler. Et j'aime pas les gens qui disent les choses comme s'ils avaient toujours raison. Mais bon solitude oblige, la tolérance est revenue au galop. J'ai passé un bout de l'après midi avec elle, sur le balcon de l'hostel, à discuter de choses peu intéressantes comme de séries. Elle adore toutes celles de vampires et de trucs surnaturelles. En gros c'est un ex-gothique qui s'est transformée en nymphomane un peu vulgaire. Heureusement, ma culture geek me permet presque d'échanger avec elle. Sa copine, française également, également vulgaire, la rejoint et elles partent faire la teuf. Max est rentré, et sa petite promenade sur la colline lui a donné de faire la fête. Enfin, plus particulièrement de pécho.

On sort histoire d'acheter de quoi manger et picoler. Il se motive pour faire des lasagnes végétariennes (en gros des lasagnes à la ratatouille, un délice) et on se motive pour boire de la téquila.
Lors de notre retour au backpack, il fait un concours de qui c'est qui va faire la meilleur bouffe avec une allemande, et naturellement il gagne haut la main. Il y a en même temps des guignoles, plus ou moins des américains-canadiens-anglais-australiens qui regardent Snatch ultra fort à télé, comme des gros adolescents boutonneux.

On dîne sur la terrasse et là, on rencontre plusieurs européens, un irlandais, un slovènes et un tchèque. Le slovène est grand dadet blond, qui travaille en Australie et qui adore les boites de nuit. Le tchèque est un mec qui a décidé de traverser les îles indonésiennes à pied avec une carte et une boussole. L'irlandais est un mec plutôt qui fait de l'escalade n'importe où en Nouvelle Zélande. En gros, ce sont tous les trois des mecs assez fascinants remplis d'aventures qui veulent découvrir le monde.
On discute tranquillement, avec Maxime, on s'enquille la bouteille à deux, et nous sommes chaud pour sortir.
Dans le premier bar où l'on va, un bar irlandais, The Pig and Whistle, on boit une bière et on danse sur des reprises de Kim Wilde en live. Maxime veut bouger car ya personne d'autres que nous qui danse et qu'il est ultra motivé. Moi, j'étais tranquille, mais bon, je le suis. On bouge avec un mec qui s'appelle également Max, un allemand qui ressemble à un français qui à l'air totalement gay mais qui nous dit qu'il est plus ou moins intéressé par un meuf de l'hostel.
Il nous fait une visite de tous les pubs de la ville. On rentre dans plusieurs bars où l'on ressort rapidement faute d'ambiance. On rentre dans le Cowboy, où l'on essaye un faux taureau automatique, où Maxime et moi ne tenons pas plus de dix seconde et où Max (l'allemand) tient bien six ou sept minutes. Il termine sous nos applaudissement et celui du public.
On rentre dans un autre bar où l'on boit un shot ouf à 9 $ avec banane cannelle et je ne sais quel alcool.
On tente un bar ultra-néo-zélandais (avec pleins de pouffiasses en mini-jupes devant) et là je me fais recaller. Le mec de la sécu, un type bien baraque surement maori, me dit que je suis trop bourrée. Il a laissé rentrer Maxime qui était bien au dessus de moi niveau alcoolémie. Je commence à péter un câble en lui disant ça, puis je lui dis que c'est de la discrimination parce que je n'ai pas de mini-jupe. Max et Max ressortent et on descend dans l'espoir que je me calme un peu et que l'on puisse rerentrer (Maxime : « Ya de la meuf dedans! »). Moi, je leur dis tout plein d'orgueil que je n'essayerais jamais de remettre les pieds dans cette boite pétée.
On rebouge, on trouve dans un pub horrible avec une bar de fer au milieu pour les poufs, et on rencontre les chiliens de l'hostel qui parlent très mal anglais qui font la teuf. Max nous lache pour se coucher.
Mon blondinet et moi décidons de bouger encore. On passe devant un bar où il y a encore les chiliens, où l'ambiance est plus comme je l'aime, cosy, sympathique et il y a l'irlandais avec qui je commence à discuter.
Le mec est vraiment pas notable pour sa beauté, il est surement roux ou blond (ses cheveux sont courts), il a un sourire parsemé de dents un peu étranges (je repense dans ces moments à David, l'américain qui sous loue ma chambre qui m'a dit une fois qu'aux Etats Unis les européens sont réputés pour leurs dents dégueulasses), mais il est vraiment cool et je reste discuter avec lui pendant que Max décide de continuer sa soirée ailleurs. Ma fin de soirée n'est pas glorieuse : aillant marre d'attendre le retour de Max, je rentre en compagnie de l'irlandais. Il me demande à un moment de gouter au plaisir du frenchkiss, je n'ai pas vraiment de bonnes raisons pour refuser. Je lui offre donc le meilleur baiser de sa vie. J'aurais dû y mettre un peu moins du mien parce que naturellement il en a redemandé. Ce n'était pas forcement désagréable, je suis une bonne professeur. Mais bon le cœur n'y était pas vraiment. La modestie non plus ma chere luce dixit Maxime
Je me couche dans mon dortoir dans l'espoir qu'il n'arrive rien à Maxime.

Le matin, je le vois allongé dans sont lit et je suis plutôt rassurée. J'attends qu'il se réveille afin de ne pas avoir à assumer les gens du backpacker toute seule. J'espérais que l'irlandais n'ai pas ouvert sa gueule et qu'il n'ai pas trop de faux espoir.
Lorsque enfin ce dernier se reveille, nous allons prendre un bon petit déjeuner, lui un peu moins copieux que le mien en appréhendant un peu l'alcool dans son bidon et son saut libre. L'irlandais s'est conduit en gentlemen, et il est parti à ses aventures. Je sentais qu'il aurait aimé un peu plus de ma part mais je me suis contentée de bienveillance et de sourires.

Maxime se casse faire son saut. Moi, je tourne en rond avec une seule envie : me casser. Je me promène dans les parcs et autour de la ville, regrette un peu ma soirée, et finalement décide au fond de moi que 1) plus de tequila, 2) putain la ville en Nouvelle Zélande, c'est vraiment chiant et 3) il faut vraiment que je fasse plus attention à mes affaires j'ai perdu les deux cartes que j'avais avec mon passeport : ma BBH carte (truc qui me permet d'avoir des réductions dans les backpack) et ma carte internet. En gros, un lendemain de soirée un peu looze.

Maxime revient enfin, un peu cané par son saut mais content de lui. On déjeune, il se repose avant la route. Lorsque nous sommes enfin recharger en fuel et loin de Queenstown, on a qu'une seule envie de replanter notre tente, notre petit nid d'amour comme on l'appelle entre nous, sans toutes complications et sollicitations de la ville.

vendredi 17 décembre 2010

Opossum's Night

Après notre trek, Maxime et moi, nous nous sommes offert un bon steak pour nous remettre de nos émotions, et une nuit au même camping où l'on avait dormi avant la marche.
Le lendemain, nous sommes allés au Milford Sound. C'est sur la côte sud-ouest de la Nouvelle-Zélande, il y a des fjords (montagnes dans la mer). On nous a dit que la visite en bateau, malgré son prix rébarbatif de 70$ (40€) valait vraiment le coût. Lorsqu'on s'est retrouvé dans le bateau, on avait quand même bien l'impression d'être dans un piège à touristes à la con, et malgré le faite de voir des petits dauphins, des otaries et des jolies cascades, Maxime a passé son temps à insulter tout le monde de Jo Bobby. Les bateaux en face de nous qui faisaient la même chose, les touristes qui s'agrippaient les uns aux autres sur le pont pour prendre la meilleure photo et nous même qui faisions comme tous les autres boloss. Enfin, ce qui a sauvé le tour, c'est que comme nous étions le dernier groupe de la journée, nous avons eu le droit à des sandwichs gratuits.

Nous avions décidé sur le chemin de l'aller que nous allions, pour changer, dormir sur une air de camping aménagée et gratuite qu'il y a sur la route des Milfords. Après plusieurs arrêts, nous avons réalisé que la population de sandflies étaient beaucoup trop importantes pour passer une bonne soirée. On reprend la route, et décidons de prendre la direction de Queenstown afin de trouver une air de pic-nique convenable pour notre nuit. A ce moment précis, nous sommes heureux d'être de nouveau dans la voiture et nous roulons avec le soleil couchant à travers les montagnes, avec l'envie profonde de changer de paysage. Marre des montagne, des sandflies et des lacs.

Après plusieurs essais vains, nous trouvons l'endroit parfait pour planter la tente. Il est tellement parfait que très vite un autre vanne s'arrête un peu plus loin. Notre préparation pour diner et le montage de la tente sont quasiment parfaits. Nous savons exactement quoi sortir, qui fait quoi. Max à la cuisine, moi à l'aménagement de la tente. Le repas est prêt, et sur notre petite table en pierre, nous dinons une délicieuse soupe à la citrouille et des sandwichs au thon avocat. La nuit arrive et je ne sais plus vraiment à quel moment, surement entre la fin de la cigarette et le dernier pipi avant la nuit, une bestiole fait son apparition. Un putain d'opossum. I
l grimpe sur l'arbre, à l'arrière de la tente. De manière incontrôlée, je panique. J'ai vraiment, vraiment pas envie de voir ses yeux qui font peur. Je demande presque à Maxime de m'accompagner pisser, puis finalement me retiens et lui demande seulement de surveiller l'opossum. Je m'enferme dans la tente, galère pendant 5 minutes dans le noir pour trouver la lampe que j'ai balancé avec toutes les affaires à l'intérieur, pendant que Maxime prend son temps pour trouver ses affaires dans la caisse et se lave les dents, etc. Je suis terrorisée. J'entends des bruits autour de la tente, donc je la secoue en faisant des bruits stupides pour effrayer d'hypothétiques bestioles. Quand Maxime rentre dans la tente, il m'engueule parce que je l'ai un peu effrayé en faisant n'importe quoi. Je lui fais remarqué que la tente est légèrement inclinée dans le sens de la tête. Il ne l'aurait jamais remarqué si je ne lui aurait rien dit, et décide de dormir dans l'autre sens. On entend les opossums au loin qui poussent leur cris. J'ai trop peur, je lui dis que je ne veux pas que l'on dorme différemment que d'habitude. Il m'envoie bouler et me dit que si je veux, je peux dormir dans le même sens que lui. Ce qui voudrait dire, en gros, que ma tête serait juste à côté de l'entrée et que si quelqu'un, quelque chose (comme un opossum), essayer de rentrer, je serais la première victime. Je refuse. Puis finalement j'accepte, seulement s'il prend ma place, si lui se met prêt de l'ouverture. Après un lourd déménagement, on a enfin de nos bonnes positions pour dormir.
Je suis comme une gamine apeurée, les vaches au loin beuglent bizarrement comme si elles étaient attaquées (pour me rassurer je me disais qu'elles devaient mettre bas ou copuler) mais au fond de moi je m'imaginais plutôt des bandes d'opossums qui les attaquaient, comme nous l'avaient décris les pécheurs, en le grimpant sur la tête et les griffant beaucoup. Je m'endors complètement crispée. Étrangement, pendant la nuit, je fais des rêves très excitants dans lesquels je dois dissimuler ma mort et m'enfuir.

Au petit matin, nous prenons la route de Queenstown, avec tous les espoirs que cette ville transporte : la fête, les sports extrêmes et de jolies balades. J'ai des souvenirs de l'Aurore de Murnau.

Kepler Track

Le Kepler Track est une des grandes marches que l'on peut faire en Nouvelle Zélande. Le guide volé à Chrischurch conseille d'avoir un bon niveau de sport avant d'entreprendre ce genre de marche. Pas de souci, j'ai dû courir au moins dix fois lors du mois de septembre et octobre.

Enfin outre notre accoutrement de Jo Bobby, il est important de vous précisez que c'est une marche de 4 jours durant laquelle il faut se trimballer sa propre nourriture et son matériel de camping pour éviter de payer les prix vraiment trop élevés des « Huts » (refuges), qui sont d'environ 50$ par nuit au lieu de 15$ pour les tentes. Mais les kiwis ne sont pas des hôtes sans envie pécuniaire, et résultat, si on veut faire la marche en 4 jours comme il est conseillé, on est obligé de prendre une nuit dans ces putains de huts.
Résultat, avec Maxime, nous avons décidé de la faire en 3 jours pour ne pas payer notre dernière nuit. En plus, la française Jo Bobby qui nous avait cassé les couilles la veille parce qu'on ne connaissait rien à la manière d'entreprendre ce genre de balade nous avait dit qu'elle l'avait fait en deux jours. Challenge accepted.

Premier jour :
Nous nous levons vers 8h pour avoir le temps de passer voir les DOC (en gros l'office du tourisme qui nous permet d'organiser ce genre de périples), de faire nos sacs et faire quelques courses pour être sur d'avoir assez à bouffer. Lorsqu'on termine de faire nos supers sacs de rando, on se rend compte qu'ils sont beaucoup trop lourds. On vire la moitié des affaires prévues. Ça reste encore très lourd. Tant pis. On passe au DOC, qui nous file les sacs poubelles pour la durée du trip et on réalise que l'on va avoir une dernière journée de 12 heures de marche. Les journées habituelles durent 6h. On passe au supermarché acheter des délicieuses boites de thon et quelques fruits, et nous voilà partis.
Nous avons décidé de prendre le parcours à l'envers, pour ne pas avoir à partir le lendemain, car une de nos réservations dans les tentes est déjà faite. Nous croisons donc à notre départ toutes les personnes qui terminent leur trek.
Outre la lourdeur des sacs, c'est une très jolie balade : nous suivons un petit cour d'eau avec dans la forêt tropicales, en passant par des marais plutôt dégueux et on arrive, enfin, les pieds défoncés et le dos en compote à notre camping. Petit coin de paradis : un grand lac au milieu de la forêt presque vierge. On plante la tente.
Lors de notre trajet, on a réalisé que comme des gros abrutis, nous avons laissé dans notre premier camping notre seule et unique casserole et qu'en gros, pour cuisiner nos spaghettis en boite et nos noodles, nous n'avons strictement aucun récipient. C'est en grande partie de ma faute, vu que c'est moi qui ai récupéré la vaisselle fraichement lavée. Sans la casserole.
Les seuls autres personnes qui sont avec nous sur ce petit coin de paradis sont des pécheurs kiwis qui dorment dans un espèce de refuge. Maxime, bout en train malgré le trajet, se motive à aller les voir pour leur emprunter une casserole. Moi, je termine d'installer notre petite tente sur le tapis de feuilles mortes. Il revient avec une gamelle et me dit qu'il a l'espoir de leur acheter. Il revient avec également un peu de pain de mie, parce qu'il a fait un peu pitié aux pécheurs et qu'ils ont décidé de nous nourrir. Un peu plus tard, un fois le repas achevé, il me prend quelques dollars et retournent voir les pécheurs. Il revient tout souriant disant qu'il est super doué en affaire vu qu'ils lui ont donné. Je le corrige en disant que les Kiwis sont juste des gens ultra gentils. Il me demande si ça serait cool de leur offrir du bon pain qu'il a cooké lui même, je lui dit qu'il ne nous reste plus qu'une toute petite partie, que c'est un peu ridicule, d'autant qu'ils nous ont offert également du pain.
On se couche tôt dans l'espoir de commencer un peu plus tôt que la veille, notre balade le lendemain. Un dizaine de minutes plus tard, le kiwi, avec sa voix rauque nous propose de boire une bière avec eux. Ne pouvant refuser cette gentille offre surtout après leur gentil geste pour la casserole, on se rhabille en vitesse et nous courons les rejoindre devant le refuge. J'ai pendant ce temps quelques souvenirs de « Souviens toi l'été dernier » qui me traversent l'esprit. Pécheur vengeur avec un crochet.
Les deux types se révèlent être des crèmes et drôles en plus de ça. Maxime leur offre son pain cuisiné par ses soins, et au final, un des pécheurs l'émiette autour de la plage pour les oiseaux sous le regard vexé du pauvre blondinet. Nous sommes un peu attaqués par des sandflies, sorte de mouches piquantes, mais nous discutons agréablement de pêche aux truites, d'opossums, de retraites et d'autres choses que leurs accents kiwis ne m'a pas permit de saisir. Comme par magie, moi qui me plaignais de n'avoir jamais vu d'opossums de ma vie, il y en un qui fait son apparition. C'est une sorte de croisement entre l'écureuil et le chat, mais en très effrayant car ils sont une sorte de masque sur les yeux et des yeux fous quand on point la lampe de poche sur eux. C'est un des gros fléaux de la Nouvelle Zélande, car ces bestioles bouffent les nouvelles pousses des arbres et donc tuent les arbres au final. Les pécheurs nous expliquent que le gouvernement qui a des actions dans le poison qui est censé les tuer, en balance partout sans se soucier du reste de la faunes. Ils nous expliquent également que si un opossum nous monte dessus, il faut se jeter par terre pour éviter qu'il nous blesse gravement en essayant de monter sur notre tête. Chez les kiwis, c'est une fierté que de tuer un opossum, un acte citoyen. Comme nos nouveaux amis sont des pécheurs et qu'ils commencent à asticoter la bête pour lui ôter toute forme de volonté à continuer ses méfaits, Maxime et moi, nous nous éclipsons afin de ne pas terminer notre jolie journée sur un massacre. Nous nous endormons tranquillement, au doux son des pécheurs qui tentent de liquider l'opossum.



Deuxième jour :
En plein milieu de la nuit, j'entends : « LUCEEE ». Je me réveille à moitié et regarde Maxime bien éveillé : « Ya une branche qui nous est tombée dessus ». La pluie à l'extérieur est forte. Moi (un oeil ouvert) : « Ha, oui... Je crois... ». Je me retourne, pousse la lourde branche qui était encore sur la tente et me rendors.
Un peu plus tard : (accent Kiwi) « Hey ! Guys ! Are you wake up ? ». On se réveille en sursaut, et on répond par l'affirmatif. On se glisse dans nos vêtement et sort de la tente pour prendre le petit déjeuner que nous ont proposé les pécheurs la veille au soir pour partager avec eux. La tête dans le cul, nous les retrouvons. On réalise qu'ils sont sur le départ, qu'il est 6h45 (beaucoup trop tôt pour commencer la marche) et que au final, nos amis nous laisse tous leurs restes de pains, de beurre et de lait. Nous les saluons une dernière fois, leur bateau quitte la berge et nous retournons nous coucher avec une petit tartine dans le ventre.
On se lève à 10h. Beaucoup trop tard pour faire semblant d'être des vrais randonneurs. Nous croisons donc tous les vrais marcheurs sur notre route dès le début. Nous continuons dans la forêt tropicale, on tombe sur des drôles de trucs jaunes et gluants par terre et sur des champignons violets qui semblent bien toxiques. Notre sac semble moins lourd pour cette deuxième journée, et nous arrivons vers 18h sur notre deuxième air de camping.
Maxime pète un câble : comme il y a une justice dans ce bas monde, Max, qui ne craint pas un brin comme le commun des mortels les moustiques, a une réaction complétement disproportionnée face au Sandflies. En gros, comme n'importe quelle piqûre de moustique, ça le gratte et ça rougit. Moi ça m'emmerde mais bon je ressens pas grand chose comparé à lui. Et notre nouveau lieu de camping en ai complétement infesté. Résultat, on bouffe autant de ces bestioles qu'elles nous bouffent. Max est tellement énervé contre elles, qu'il se coupe violemment avec son couteau suisse. J'avais fait la même la veille en parlant de Nicolas Sarkozy.
La ranger, quasiment aussi sexy que Texas Ranger, une blonde asexuée, archétype de la néo-zélandaise sportive, nous prévient qu'il y a des soucis avec les Keas, qui défonce les tentes dans la prairie en face. Si jamais ils viennent à notre tente sous les bois, on peut se réfugier dans la « Hut ». A ce que je comprends, les Keas sont des « Bear », pour Maxime, c'est des « Birds » ce qui semble beaucoup plus cohérent.
On se couche très tôt, afin de se lever à 5h du mat' pour faire notre double journée de marche. On a un peu peur : le téléphone de Maxime n'a plus de batterie, et si on se lève trop tard on risque de devoir payer la Hut à la prochaine escale car pas le temps de finir la marche.

Troisième jour :
En plein milieu de la nuit, Maxime me réveille et me dit qu'on est attaqué pas les oiseaux. J'ouvre un œil, tends l'oreille. Rien. « Je crois que tu as rêvé Maxime ». Lui : « Ah... Oui... Peut être... ».
4h45, j'entends des cris à l'extérieur. Des cris d'oiseaux. Je me souviens que la Ranger nous avait dit que les Keas sortaient vers cette heure-ci. Je réveille Maxime pour lui dire que ça doit être l'heure. Il allume rapidement son téléphone qui confirme mes dires. Rapidement, efficacement, on range nos affaires et plie la tente. Les cris stridents des oiseaux au dessus de nos tête font trop badés Maxime. Un des oiseaux, au loin, attaque le panneau accroché sur les tables de pic-nique qui prévient de faire attention aux keas.
Le jour est loin d'être levé, un des oiseaux s'approche de notre tente, Maxime le braque avec sa lampe. Il n'a vraiment pas l'air d'avoir peur, et au contraire, plutôt amusé, il se rapproche. C'est aussi gros qu'un poulet, avec une tête d'aigle et un look de perroquet. Mois je suis complétement surexcitée par les oiseaux. Eux, ils continuent leur ballade jusqu'à l'autre tente occupée par un italien. Il se réveille après que les oiseaux titillent sa tente, sur-vénère, et les attaque avec des gros bouts de bois. L'effet sur les oiseaux est simplement de les motiver plus à l'emmerder. Moi, je me marre. Maxime bade toujours.
On part pour notre grande journée, sans rien avoir mangé, dans l'optique de s'arrêter un peu plus loin sur notre route.
Toute la première partie se déroule dans la forêt. On monte. J'ai déjà mal au dos, mais je me dis qu'une fois tout en haut, on ne montera plus. On arrive au niveau des crêtes et le paysage, avec le soleil a peine levé, est magnifique. Le chemin est beaucoup moins agréable, on est plus dans les bois, mais sur des gros cailloux et ça continue à monter. Le vent se lève, et je me rends compte que j'ai quand même toujours le vertige.
Pour la première fois de tout notre trek, nous rencontrons les personnes en milieu de routes. Les premiers sont un couple de Jos Bobbys australiens beaucoup trop équipés, armés d'une montre ultra technologique qui nous disent qu'ils ont mis exactement 2h pour venir de notre milieu de parcours.
On continue notre chemin sur les crêtes et je me dis qu'une fois ce parcours fini, ça sera facile. Cette pensée était malheureusement une faible blague. Une fois arrivée, on déjeune, et on entame la descente. Et quoi que l'on puisse croire, c'est pire que la montée. Avec le poids des sacs et 6 heures de marche derrières, mes genoux souffraient, ainsi que les parties de mon dos lacérés par les lanières du sac. Je chouine un peu et refile la tente que je portais tout le long à Maxime. Le chemin ne semblait jamais se terminer et lorsqu'enfin on est arrivé dans la forêt, la durée de celui semblait s'étendre de manière télescopique. J'ai commencé à demander des pauses plus régulièrement. Plus que 1h30 de marche. Ma tête déglinguée et mon corps à bout, je boudais comme une gamine et disais à Maxime que je ne pourrais jamais terminer. Lui, ça lui donnait plutôt l'énergie de terminer. Pour essayer de passer le temps, j'ai commencé à chanter de ma douce et mélodieuse voix une chanson apprise au CP, que Maxime a adoré : « Ah, Bricoul! ». Maintenant, il me demande régulièrement de la chanter.
Une nouvelle crainte a fait son apparition sur les dernières minutes : est-ce que la voiture est toujours là ? Enfin, ce qui me fait toujours avancer c'est l'envie de passer aux toilettes du parking et celle de poser définitivement mon sac.
Les toilettes font leur apparition. Je laisse Maxime seul se diriger la voiture. Lorsque je sors, je commence enfin à angoisser pour la bagnole qui aurait pu se faire voler ou tous ce qui se trouve à l'intérieur , mais je vois Maxime, en train de s'étirer. Je suis rassurée, et je pose mon corps tout bousillé sur le siège passager.

Cela fait trois jours maintenant que j'ai toujours les jambes en compote et le dos meurtri. Nous allons bientôt remettre ça.