Luce en Argentine !

dimanche 6 février 2011

La mousson

Je parlais de notre magnifique arrivée sur l'île Tioman. Ce charmant bac à sable au milieu de l'océan est d'ailleurs considéré comme l'une des dix plus belles îles du monde par le Time. Mais outre l'envie spontanée que j'ai de vous donner envie de me haïr en vous racontant à quel point c'était paradisiaque, je vais plutôt en revenir à mon petit récit.

Lorsque nous arrivons sur l'île, nous retrouvons Alex, un allemand rencontré dans notre backpacker à Singapour. Il est gentil, et plutôt intéressant d'un point de vue physique. En un quart de seconde, je me dis que c'est le destin qui sonne enfin à ma porte, que l'amour de vacances que cherche plus ou moins activement depuis le début des vacances va peut être enfin voir le jour. Qu'importe les turbulences de mon esprit, vu que suite à la rencontre, se suit directement la proposition de la balade dans la jungle, je me fais peu de rêves, excepté une vague image de câlins sur la plage idyllique face à nos bungalow...

Le lendemain, nous partons à 9h30 pour notre treck dans la jungle.
Nous sommes un petit groupe de sept personnes : les trois dutch, qui sont un peu comme les trois petits cochons, peu cosants, très propres sur eux, avec les mêmes Paladiums au pieds et des torses assez bien entretenus. Ensuite, il y a les deux danishs, les deux nénettes sont plutôt bien équipées et apportent une touche de féminité à toute cette troupe. Le germain, qui ne porte que sa bouteille d'eau à la main et qui nous prouvera plus tard les mérites peu connus (et pour cause de bon goût) du slip de bain et Max et moi. Ma tenue est on ne peut plus pas adaptée pour ce genre de virée : je porte un jeans et mon polo qui cinq minutes après avoir commencée notre marche se retrouvent trempés de sueur. Résultat : je vais avoir mon entre-jambe hérité pendant trois jours. Et mon reste de frange trouve bon de bien éponger chaque gouttes qui dégoulinent de mon front, histoire de rester collé à celui-ci et de me donner un effet « vieux dégueulasse à frange qui colle » (pour mieux illustrer mon propos voir tous les films du genre Indiana John où il y a un vieux gros qui suit un groupe ultra cool et qui essaye de parler en courant derrière les autres avec une mèche qui lui colle au front).
Ce genre de virée est tout sauf sexy : les uns comme les autres, nous avons beaucoup de mal à respirer, chacun lache des gros souffle du genre fumeur asthmatique depuis 30 ans. Nous n'avons pas d'auréole sous nos bras, mais tous nos tee-shirts sont littéralement des flaques de sueur. En gros, il faut imaginer que l'on monte une petite montagne dans un énorme sauna, et là, on peut imaginer ce que vit notre corps.

A mi-parcours, on se rafraichit dans « l'eau potable » des villes en dessous. Je suis contente de mes petits jeux de mots anglais sur le fait que je ne peux faire la différence avec mon tee-shirt s'il est « wet or swet ». Je suis très fière de mon piètre humour en anglais.
On arrive à Juara, seule plage-village, de l'autre coté de l'île : le lieu est magnifique. Il y a de gros rouleaux dans lequel on s'amuse avant et après le déjeuner, le sable et la plage est encore plus vide que notre côté de l'île. On passe tranquillement l'après midi là bas, jusqu'au moment où on réalise que si on ne rentre pas maintenant, il va falloir que l'on paye un 4x4 super cher pour retourner de l'autre côté de l'île. On abandonne les dutchs car un des trois gars a un gros mal de crâne dû à l'atmosphère de la jungle, et on ne rentre qu'à cinq par la jungle.

Mon plan drague est complétement foiré : lors de nos discussions avec Alex, certaines choses ont été dites qui sont considérablement anti-érotiques : il m'a parlé de ses études : ingénieur informaticien, et quand j'ai parlé de mon boulot, il m'a posé la question très étrange sur comment les femmes en France s'occupaient de leur famille avec le boulot... Hum. Je n'ai pas osé lui dire que mes chers et tendres petits bouts de choux futurs n'ont jamais encore été assez importants pour que je puisse me poser des questions comme celles ci pour ma vie professionnelle.
Outre ces questions éthiques, il faut aussi dire que Anne, une des deux Danishs, semblait tout de même beaucoup plus intéressantes à ses yeux.

Lors de notre retour de notre trip dans la jungle, nous passons au Duty Free de l'île, parce que pour x raison (Max pense que ça pue la mafia), celle-ci est un territoire duty free où l'on peut se procurer du tabac et de l'alcool pour un prix dérisoires. Ce qui, pour la Malaisie se révèle être des cacahuètes.
Nous tentons le soir de faire un feu sur la plage, mais la pluie l'éteint. On se retrouve à danser en jouant aux chaises musicales entre nos bungalows et Alex et Anne se pécho sur la plage (je suppose, je n'aurais jamais de certitudes sur ce qui s'est passé ce soir là).

Je me couche en disant que le destin s'est bien foutu de ma gueule. Max se marre avec lui.

Le lendemain, la farniente et la légère gueule de bois fait que nous faisons rien : on bronze sur la plage se baigne et on mange. Nous sommes définitivement que cinq, puisque les dutchs ont mis les voiles à Juara car ils peuvent faire du surf là-bas. Alex nous apprend qu'il s'en va de l'île le lendemain, pour être sur de rentrer en Ferry, il se peut que le temps se gatte.

Il n'a pas tord, le temps devient dégueulasse, et il a le dernier ferry avant quelques jours.

On se retrouve avec Anne et Sofie, les deux Danishs, bloqués sur l'île, entre la mousson, les repas, les jeux de cartes, des petits sauts dans l'eau quand il ne pleut pas et la vie au ralentie sur l'île.
La vie marche au ralentie, et cela n'est pas grave. Je me rend compte que par contre à raconter c'est un peu chiant donc je vous ferrais le plaisir de ne pas m'attarder sur des détails comme : on avait un restaurant préféré, mais après on a changé, puis on a testé l'indien, puis on est retourné chez notre resto préféré numéro 2.

Par contre, je peux vous raconter notre départ de l'île. On se retrouve plus ou moins bloqué sans ferry. Le truc, c'est que la mousson, c'est plutôt sympathique au début : la pluie tombe tout les deux heures comme non pas vache qui pisse, mais comme baleine qui urine puissance dix mille. Ceci, pendant une vingtaine de minutes puis ça s'arrete, et de temps en temps, il y a du soleil entre deux pluies. Donc on arrive tout de même à se baigner, à aller au resto et à aller en ville pour chercher de l'argent. Cependant, la vie commence à être un peu lassante. Et ne pas voir évoluer son bronzage est assez frustrant quand on est à la plage.
On décide, surtout sur ma pulsion, de quitter l'île. Mais malheureusement, on se rend très vite compte que pour avoir des informations pour savoir quand est-ce le prochain ferry arrive est un peu mission impossible. Les informations se croisent, tout le monde a d'autres nouvelles et finalement la seule chose qui est sure c'est qui si le ferry n'apporte personne pendant la journée, il n'y en aura pas le lendemain pour repartir.
Une première journée sans ferry se passe. Tant pis, je suis heureuse de pouvoir faire la marche que je voulais faire jusqu'à Monkey Bay, et de resuer dans la jungle. D'autant que chose géniale, on a eu le droit à un nouvel élément pour la rendre plus excitante : la pluie. Donc on est toujours aussi transpirant que lors de la première mais cette fois-ci, on ne peut pas faire de différence entre la flotte qui tombe et la sueur de notre corps sur nos vêtements. Je suis toute excitée par cette nouvelle expérience et me casse la gueule à chaque fois qu'il y a une mini-pente avec la boue qui dégouline de partout.
Lorsque l'on revient en milieu d'après midi, je me prend un petit milkshake pour pouvoir me réconforter de ce dure effort physique. Et là, par magie, au loin, je vois un bateau qui s'arrête au bord du quai, les danishs qui passaient à ce moment là, voient avec moi le miracle : le ferry est là !
Le lendemain on peut repartir vers la terre mère de Malaisie.

Le lendemain, nous nous retrouvons avec la clim à fond, dans le bateau sur-bondé de personnes. J'aurais presque vu en entier la piètre adaptation du jeu vidéo Tekken sans aucun son mais finalement, je tombe de sommeil et ne saurai jamais si le vieux barbu dégueu est un méchant ou le père de Jin (son nom apparaît comme dans le jeu vidéo).
Max et moi quittons nos danoises pour nous rendre à notre nouvelle destination, Melaka.
Il pleut des cordes sur toute la route, je n'ai pas pris de douche chaude depuis Singapour. Tous mes vêtements puent l'humidité. Mais je suis contente, je n'ai pas pécho la tourista, donc je ne suis pas trop en colère contre l'eau malaisienne.

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