Luce en Argentine !

jeudi 13 janvier 2011

De mal en pis ( du 05/01 au 08/01)



Le lendemain, le réveil est difficile. Les poules et les camions nous ont plus ou moins tenu éveillé depuis 6h, et j'ai fais cet étrange rêve où je montrais comment je pouvais décapiter à main nue une poule.

On arrive à Napier,  soit-disant capitale architecturale des Art-déco. Il ne le faudra pas le dire aux kiwis, mais toutes villes d'Europe semblent plus crédible que Napier. Comme chaque ville néo-zélandaise, il y a une grosse zone commerciale aux portes de la ville, qui est toute petite, genre 3 artères principales, et une seule qui a le mérite d'être vraiment intéressante au niveau architecture. Là encore, il faut y mettre un peu de réserve, la rue qui cherche à s'approprier le charme des temps anciens, a ses façades repeintes très récemment, de couleurs pastels bleus, roses ou verts. Mais bon, faudrait encore pouvoir discerner les façades correctement, celles-ci sont recouvertes de publicités, et de nouvelles façades préfabriquées des boutiques qu'elles abritent. C'est dommage, le mauvais goût kiwi trahit son passé.

 Mais la ville semble confortable, je me dis que je pourrais y rester quelques jours pour écrire. Pendant ce temps, Max irait se promener dans le parc national à côté et on aurait notre petit break. Nous allons au DOC (l'office du tourisme des parcs nationaux) pour qu'il puisse un peu préparer son trip. Il réalise sur place, que comme d'habitude, c'est un paysage super original : tu marches autour d'un lac, tu dois payer pour ton campement, et pour rentrer, il faut payer un Water Taxi. C'est un peu chiant et cher. Il hésite.
On passe à la banque, et Max voit qu'il n'a plus trop de pognon pour la fin des vacances, le lendemain, il doit absolument passer au bureau qui est chargé de lui rembourser les taxes qu'il a cotisé lors de ces 10 mois en Nouvelle Zélande.

On se trouve dans un camping glauque où on peut faire à manger. La décoration date des années 80, néo-zélandaise (donc pire) et n'a jamais était refaite depuis. Il y a une piscine qui aurait pu servir de décor dans Carrie ou le bal du diable, abritée dans une espace de fausse véranda avec des vieux matériaux plastique et faux bois contreplaqué. Et les gens qui semblent être là pour la longue durée ont l'air d'être si mornes qu'un cafard pour égayé lors vie.
Je prépare la tente pendant que Max cuisine. Quand je reviens il me dit que quelqu'un serait mort ici, qu'il a entendu quelques personnes en parler. Une personne décédée très récemment, il parlait de funérailles. Je l'engueule parce que j'aurais préféré ne rien s'avoir ! Et puis je me tape des grosses phases de parano. Et puis il y a un mec vraiment chelou avec un oeil bandé comme un pirate.
Je pars me balader un peu en ville,  et lorsque je rentre je vois les gens du camping en rond, assis dans le jardin en train de faire une prière ou quelque chose comme ça. Je me dis que si Max a mal compris et s'il n'y a pas de mort, nous sommes surement logés dans une secte. La nuit n'est pas forcément reposante.

Le lendemain, on repart en ville. Max va au bureau des Tax Back. Il revient très énervé. Il ne touchera pas son argent avant 8 semaines après qu'il est quitté le pays. En gros, il est fauché. Putain. Là, tout notre voyage est remis en question. Et puis, on est le 6 janvier, le blondinet vient d'entrer dans sa vingt-troisième année. Joyeux anniversaire.
On va au Macdo le plus proche pour pouvoir se connecter sur internet. Là, on tente de changer nos billets d'avion pour Singapour au plus proche, mais sur internet, c'est la merde,  puis on cherche à les téléphoner, c'est une boite automatique, et c'est impossible de les avoir. On prend la décision d'appeler le bureau de Singapore Airlines en France le soir même pour être moins lost in translation.
On décide d'aller à Tauranga. Max y a travaillé pendant 3 mois, il y a le restaurant où il a commencé à aimer faire la cuisine. Il m'explique qu'il aurait surement possibilité pour lui d'y travailler. Okay, let's go vers le Nord.

On arrive à Tauranga, et Max est envahit de nostalgie. On est dans une petite ville balnéaire, couplée avec un petit coin super mignon dans sa périphérie : le Mont Mauntganui, qui est un grosse colline, les pieds entre deux plages. On décide de passer dans tous les cas la nuit ici, histoire de faire un peu la fête pour l'anniversaire de Max.
On cherche un camping, mais tous sont plein ou ultra chers. On décide de dormir dans la voiture, surtout que l'on trouve la place parfaite en face de douches de plage, de tables à pic-nique et de la mer. Le diner est idyllique pour un anniversaire, notre petite bouteille de blanc à peine cachée (nous sommes dans une « Alcool free Area »), des petites pâtes délicieuses que Maxime à préparer la veille, le couché de soleil et la mer comme décor. Tout va mieux. Ce soir, on appelle la compagnie aérienne, et on dégage du pays des kiwis au plus vite.
On se dirige vers l'ancien bar favori de Max. On trouve une cabine entre temps pour téléphoner. J'ai pris le mauvais numéro. J'envoie un texto à mon cher et tendre papa pour qu'il nous renvoie le bon. Pendant ce temps, on va picoler un petit peu. Le bar est plein de kiwis, et pas autant de Sud-américains que l'on aurait espérer. On y reste tranquillement. Puis, d'un coup la soirée part : on rend contre trois mecs, un anglais, un irlandais et un américain, qui voyagent ensemble, et on commence à discuter, mais comme ils parlent dans leur langue maternel, c'est plus facile pour eux. En fait, sans le faire exprès on se retrouve dans le centre ville, dans le seul pub où l'on peut rentrer en tongs où il diffuse du gros métal et donc c'est pas très facile pour communiquer. Le barman, quand je lui commende un verre :
-        Are you drunk ?
Je lui demande de répéter deux fois avant de lui répondre par la négative. Crédible. Je reçois mon verre. Si c'est le contrôle kiwi d'alcoolémie, je me dis que c'est absurde, vu que quand t'as un peu bu, tu es toujours plus confiant de tes capacités. J'imagine le contrôle de police en sortie de boite : « Are you drunk? » et le conducteur plein de confiance alcoolisée« Of course, not ! », et quelques mètres plus loin, la voiture embrasse les eucalyptus.
L'anglais essaye de pécho une nana à moitié maori, à moitié chinoise. Ce qui ne semble pas trop dur vu qu'un kiwi est en train de lui peloter le cul et elle ne dit rien. Je fais un peu ma Elsa (juste pour vérifier que tu lis ce que j'écris) et explique à l'américain à quel point je suis choquée par la situation. J'ai l'impression d'être dans le monde des surfeurs, Sea, Sex and Sun, et je me dis que je ne suis vraiment ni assez bien foutue ni assez bronzée pour ça. On rentre à notre petite périphérie et on se retrouve devant une station téléphonique. On a une nana de Singapore Airlines à 3h du mat, elle nous dit que c'est possible de changer les billets... Nos minutes de notre carte défilent et juste avant que ça coupe, Max donne son numéro de portable. Elle nous rappelle et nous dit que pour que Max aie la possibilité de rester un mois à Singapore comme nous l'avions prévu, il devra payer trop cher. On laisse tomber.
On va se coucher dans notre voiture, sur le petit parking en face de la mer, en face d'un panneau qui stipule bien que l'on a pas le droit de faire des overnight sleeps. Mais on est un peu des rebelles.

Le lendemain matin, patraque de notre nuit, on se dit que c'est quand même la merde. Max passe à son boulot, c'est la pillule. Il nous reste une solution. Le Woofing. En gros bosser dans des fermes pour logis et bouffer gratuitement. Ça ne fait pas gagner du pognon, mais au moins on en dépense pas. On se dit qu'il faut que l'on trouve un camping pour pouvoir se poser chercher les numéro des fermes, les appeler et pour avoir un vrai endroit où dormir cette nuit. Au moment où l'on arrive à un camping pas cher. La pluie est torrentielle. Impossible de planter une tente, et moi je commence à péter mon cable. J'en ai marre de la poisse qui nous colle aux baskets depuis trois jours, et j'en ai marre du camping. J'ai bêtement perdu mon super bouquin, « Around Ireland With the Fridge » que j'avais posé sur la voiture avec la crème solaire, j'ai retrouvé la crème, mais pas le bouquin. Puis surtout, je réalise que bêtement j'ai oublié mon chargeur d'ordinateur à l'AquaLodge, le camping glauque de Napier, à 300km de là où on est. Je suis trop vénère, je pleure même un petit peu, et Max se retrouve tout seul pour téléphoner aux fermes. On se retrouve au camping, la pluie s'est arrêtée. Il prend un liste et n'a aucune réponse positive. Je lui file une autre liste. Il revient quelques minutes plus tard avec une réponse positive pour dans deux jours. Moi, je fais toujours la gueule, mais au moins, on sait ce que l'on fait pour quelques jours.

Le lendemain, je vais mieux, j'essaye de trouver une solution pour ma batterie. Mon ordi est trop récent, et Asus n'est pas vendu en NZ. Je suis au bout du monde. Seule solution, c'est que le camping me le renvoie à Auckland. Je vois avec la poste kiwie, et je tombe sur une nénette qui m'appelle « Darling » et qui m'aide pour toutes mes démarches. Les kiwis sont tellement gentils et efficaces dans les supermarchés et les boutiques ! Tous nous ont aidé pour mon chargeur. Une fois, une caissière est allée changer un oeuf cassé dans notre boite à oeufs. Et la poste est tellement efficace... On pourrait presque s'habituer à ce monde où tout le monde est gentil.

Les deux journées qui précède notre woofing sont simplement agréable, on fait des siestes dans des parcs, on va à la mer, et on appréhende de bosser dans une ferme pour quelques jours, mais au moins on ne dépensera pas d'argent.

2 commentaires:

  1. la suite, la suite !!!
    Tiens, je viens de rencontrer Marie Lalot et sa mère : elle m'a dit que son frère vient juste de rentrer de NZ où il est resté un an pour faire un Master. Elle y est allée le voir et m'a dit que tout était TRES TRES beau ! (Elle n'a pas dû faire les Backpakers et les aires de repos d'autoroute, elle)

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  2. Luce !
    l'expression "rend contre" est entrée dans le dictionnaire, grâce à toi !

    Sinon, je voulais te dire que t'abuses.

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