Luce en Argentine !

samedi 8 janvier 2011

Nelson, again

Le retour à Nelson ne fut pas glorieux. Max et moi nous faisons un peu la gueule suite à notre dispute et, pour x raison, nous allons dans un backpacker où « glauque » est la définition la plus juste de sa décoration d'intérieur. En gros, ils avaient essayé de rendre l'endroit cool en faisant du rétro, mais le vieux en Nouvelle Zélande, ça ne marche pas.

La seule chose notable de nos deux nuits passées à Accent On The Parc est ma séance de cinéma.
On était mardi, c'est le jour le moins cher en Nouvelle Zélande pour se faire une toile, j'avais envie de voir Tron. Je ne me souvenais plus pourquoi j'avais tant envie de le voir, mais je me disais « Blockbuster, effets spéciaux, salle obscure dans tous les cas ça fera plaisir ». C'était un peu débile, j'aurais du être inquiète par la mention Disney en production, effrayée par le fait de ne connaître aucune des têtes d'affiches, par le faite d'aller au cinéma en pleine journée pendant les vacances scolaires. Mais non, ma décision était prise, j'irais voir Tron !
Le film est une daube, soit, mais la séance a pris place dans mon top 3 de mes pires séances de cinéma.
J'arrive dans la petite salle qui ne diffusait pas le film en relief, je suis au bout du deuxième rang car en Nouvelle Zélande, on choisit sa place en même temps que l'on achète les tickets. Je m'assois. Trois secondes plus tard je change de place pour le premier rang. Les trois gamins assis derrière moi ont fait une vague imitation de pet lorsque les lumières se sont éteintes. J'ai préféré appréhender d'autres tentatives d'humour de ce genre. Je suis seule à mon rang et heureusement il n'y a personne derrière moi.
Le film commence.
La séquence d'introduction est à peine terminé, que se pointe dans la salle une femme avec un nourrisson dans les bras et 5 mioches qui s'installent juste derrière moi. Le film est beaucoup trop compliqué et chiant pour eux, ils décident de plutôt se balader dans la salle, de s'assoir à côté de moi, de faire tomber leur popcorn par terre et de le piétiner. Je suis heureuse. Mais le mieux, c'est lorsque qu'à côté de moi, les gamins jouent au jeu super marrant à faire à côté de quelqu'un qui comprend pas très bien l'anglais : « faire tomber l'accoudoir ». Il se joue le plus souvent à deux, mais l'on peut très bien y jouer tout seul, il suffit de lever l'accoudoir, puis l'autre personne, ou soi-même, le fait tomber. Faire ça autant de fois que possible mais en laissant toujours croire à la personne que vous allez arrêté afin que pendant une seconde elle se dise « Ouf, c'est fini », et vous avez compris le principe du jeu.
A un moment, je tente de m'énerver, mais je fais plus marrer les gosses vu qu'ils ne comprennent rien à ce que je dis avec mon accent. Je laisse tomber et tente de les ignorer.
Un seul moment sera remarquable, la séquence dans la boite de nuit qui semble tout droit sorti de d'un disque de Bowie, où la musique de Daft Punk hypnotise le spectateur. Les gamins ont été également tétanisé par ce moment.

Nos deux nuits écoulés dans le backpacker, nous déménageons au Tasman Bay Backpacker, notre première maison à Nelson.
C'est une jolie maison en bois aménagée avec beaucoup de goût, entourée d'arbres fruitiers et de plantes aromatiques, un hamac et une balancelle sont à disposition. En gros c'est l'endroit parfait pour ne rien foutre.

Il me semble que lorsque nous mettons les pieds dans le Backpack, tous nos problèmes vont s'arranger et que la vie sera des plus belles et plus simples. Mais quelques minutes après que nous avons commencé à monter la tente, une vision me giffle et me ramène à la réalité. Nous ne sommes pas dans le pays des Bisounours (même si c'est celui des kiwis) et le gros, vieux, danish est toujours dans l'hostel. Il se balade avec confiance dans l'hostel, et ma parano repointe son nez.
Et s'il m'avait entendu quand je parlais du « Half naked man » la dernière nuit que j'ai passé ici ? Et s'il avait monté tout le monde contre nous ? Et si il cherchait à se venger en nous tuant ou nous asphyxiant dans notre sommeil pauvre vermisseaux que nous sommes dans notre tente ?
Je me balade au port pour me changer les idées, et essayer de me dire que toutes ces idées que j'ai dans mon crane sont que de sottes suppositions, et que je suis au moins d'un point de vu cérébrale beaucoup plus seine que lui. Lors de mon retour dans l'hostel, cette idée est confirmée : le bonhomme se balade avec de pagaie dans les bras et même s'il semble un peu moins crade que la dernière fois, une odeur émane toujours de lui si vous êtes un peu près. Je l'imagine, taré comme il est sur un kayak en train de faire, seul, le tour de la Golden Bay... Finalement, je ressens plutôt la peine et la culpabilité que la peur au fond de moi.

Je rencontre un espagnol adorable mais à l'anglais médiocre, qui se nomme Inique et qui est permanent dans l'hostel. Un permanent, c'est un gars qui est là pour deux trois mois dans le même backpacker, parce qu'il bosse à côté et souvent il bosse également pour l'hostel afin de ne pas payer de loyer. Ces individus sont comme chez eux dans l'hostel et ont donc ont plus de classe dans la manière dont ils habitent les lieux. C'est un peu les « populaires » des backpackers, et j'ai très clairement entendu Maxime dire à propos d'une jolie fille : « Hahhh, qu'est ce qu'elle est belle... Mais c'est une permanente! »
Donc, en gros, ces individus sont déjà en groupe avec leurs paires, et c'est aussi une manière de connaître plus rapidement les gens de l'hostel.
Je revois également l'italien, Matthéo qui m'avait un peu tapé dans l'œil la dernière fois, mais qui semblait un peu snob au dire de Steven (l'italien anglais), et moins intéressant intellectuellement que physiquement. Il ressemble à William Dafoe dans La Dernière tentation du Christ. Je crois que j'ai complexe sexuel avec Jesus. Il est également permanent. Comme il se souvient de moi, je m'imagine que je lui plais un peu, mais comme c'est un mec mignon, et que j'ai décidé d'arrêté, je le vanne avec autant de finesse que mon anglais me le permet. Il prend rapidement le plie et me taille également.

Nos journées à Nelson se ressemblent toutes : nous sommes entre l'hostel et la plage, la cuisine et notre tente. Je commence à bronzer, et j'en suis fière. Mes cheveux blonds sont définitivement de retour et je commence à appréhender la Malaisie avec nos belles gueules de blondinets à Max et moi.
Le 30, Alejandra nous apprend qu'après plusieurs hésitations, elle se ramène pour fêter le nouvel an avec nous. Notre tente qui était le Carlton lorsque nous étions que deux se transforme en métro en heure de pointe à trois.
Elle a fait deux jours de stop pour nous rejoindre, et elle arrive avec un petit présent.
Avant d'annoncer qu'est ce que c'est, je dois prévenir ma lectrice la plus fidèle : ma maman. Ma chère et tendre maman, loin de toi, il faut que je t'avoue que je ne suis pas une fille sage et gentille comme tu peux l'imaginer... Il m'arrive de fumer des pétards... Halala... ! C'est dit. Je suis désolée
Bon, je reprends le cours de mes aventures, donc Alejandra, lors de ses trajets en stop a rencontrer un gentil ex-criminel (2 ans de taule pour défoncage de crane du mec qui se tapait sa meuf), qui lui a offert un peu d'herbes néozélandaises, a qui on a rendu hommage le soir même. Sauf que les effets de ce pétard on était terrible pour notre communication, enfin surtout la mienne, j'étais incapable de communiquer en anglais. Je me promet à moi-même de ne plus fumer à l'étranger, pour deux raisons : 1) je ne connais pas les lois ici donc ce que je risque, 2) si je ne peux pas parler, ça ne sert à rien. (Maman, j'espère que tu prends note de ma merveilleuse initiative et que tu seras rassuré, bon après je ne peux pas éviter que la condition parfaite voit le jour : dans un lieu loin de toute civilisation, uniquement avec des français...)

Le lendemain, je me lève la tête dans le coltar dû au effet du pétard et du manque de place dans la tente. Je vois de loin Matthéo. Fuck, je cherche à l'éviter. La veille au soir, mon ego a un peu souffert : nous prenions tranquillement l'apéro, et l'italien s'est ramené avec une allemande (enfin je suppose j'ai une chance sur deux pour qu'elle le soit), plutôt mignonne, et au moment où je cherche à récupérer les bougies que j'avais installé sur la table pour éclairer un peu plus l'atmosphère, je m'excuse pour mon geste. Sa réponse :
- Can I buy you one ?
Moi, grande princesse, lui offre avec toute ma bénédiction pour une bonne soirée et avec un peu l'amertume de rater un coup...
Ce matin veille du nouvel an, je n'ai pas autant de classe pour assumer ma défaite, et je l'évite. Manque de pot, à la fin de mon petit déj, je tombe nez à nez avec lui. Fuck.

Moi : Hi !
Lui : Hello, how are you doing ?
Moi : Heuu... Good, good.. (je me reprends). So how was your night, did you enjoy my canddle ?
Lui: Ho ?! Do you want it back ?
Moi : What ? (Il me prends pour une racro ?!) Ho no ! No ! I was just hopping the canddle gives you luck. (à pécho ta pouf)
Lui : Yes, the canddle made everything alright.

Voilà, j'ai très bien réussi à lui montrer à quel point il ne m'intéressait pas. Je suis fière de moi. Et en même temps un peu déçue. Mais au moins, j'ai tué mon penchant débile pour les mecs à bel gueule. L'honneur est presque sauf.

La journée se passe tranquillement : plage et tendance à effacer au maximum ma présence quand je suis avec Alejandra et Maxime.
Pour mieux réussir mon coup, je reste avec les gens de l'hostel qui commencent la soirée de Nouvel An tranquillement.
Il y un groupe de trois espagnoles qui ont eu comme initiative d'arroser tout le monde d'une délicieuse sangria que j'évite très rapidement de boire vu qu'après un verre je commence à me sentir un peu ivre. Le groupe hispanique est accompagné d'un kiwi qui sort avec une des nénettes : c'est un putain de vantard et nous explique les choses les plus clichées sur la Nouvelle Zélande : pourquoi les rugbymen dancent le Haka, pourquoi les tatouages maoris, il nous offre l'horrible grimace pour saluer les gens... Enfin un gros sac de conneries et sa meuf, lui roule des gros patins à tout moment. C'est un peu génant. Il n'est même pas 6h. Le soleil tape fort sur la terrasse, et tout le monde à les joues rosies par l'alcool et le soleil.
Là, arrive Steven, que je suis super heureuse de revoir. Je commençais à me sentir un peu seule.
La soirée commence. La musique est mise du Backpack, les gens sont déjà tous ivres, et je commence à m'inquiéter que mon sort soit le même puisque que nous n'avons toujours pas manger et que Alejandra qui nous avais promis une paella semble plus intéressée à discuter en espagnole que de faire de la bouffe espagnole.
Je gueule un peu et finalement Maxime arrive à trouver un arrangement : Alejandra fait du riz bizarre, Max et moi nous décortiquons des crevettes. Je passe des effluves d'alcool aux odeurs de fruits de mer, ce qui n'est pas forcement la meilleure combinaison possible.
Le couple d'allemands que nous avions croisé à l'Abel Tasman se ramène à l'hostel, et finalement nous commençons à bien entamer la soirée sur place.
Tout le monde danse dehors, moi je discute surtout avec les allemands parce qu'ils sont adorables et que je me sens un peu mal de voir Maxime sautillait dans tous les sens sans trop le porter d'intérêt. Steven n'a rien mangé, et il est totalement bourré. Un étrange couple de Kiwis passent par dessus la barrière entre leur maison et l'hostel. Ils sont plus alcoolisés que nous tous réunis, l'un doit avoir 70 berge, l'autre 55 mais doit peser 130 kilos. Ils attirent les personnes les plus bourrés de l'hostel, et finalement se retrouvent à danser avec nous tous sur du Manu Chao et du Bob Marley. Steven offre à chacun une jolie danse. Et le gros kiwi semble vouloir conclure avec lui comme avec toute les nénettes de la soirée.
On a notre petit moment de gloire, Maxime et moi entamons une petite danse comme j'en ai le secret : moitié rock des années 50, moitié n'importe quoi. Une charmante australienne me dit qu'elle était vachement chouette. Résultat : je veux danser avec tout le monde.
Pour le passage du nouvel an, qui a lieu au milieu de ce charmant bordel, nous passons le nouvel an en mode espagnole, avec 12 raisins dans la main : il faut en manger un à chaque seconde avant minuit. Nous mettons la radio pour avoir le décompte, et comme il commence à 5 je me retrouve dès le début avec trop de raisins et les mange en deux coups. Mon année aura commencé à moitié étouffée.
Je tente malgré mes bonnes résolutions de danser avec Matthéo. Il se révèle être très très mauvais, mais entre temps, je réussis à lui dire que « no, Maxime is not my boyfriend ». Dans mon esprit embué par le gin tonic, je me dit que c'est pour ça qu'il draguait une autre nana.
Je continue à danser et finalement, Inique, l'espagnole se révèle être un très bon danseur. Je crois que c'est d'ailleurs pour ça que l'on finit pas s'embrasser. Le temps que je réalise que je n'ai vraiment pas envie de terminer ma soirée avec quiconque, je me retrouve dans la tente, entre Max et Alej, les odeurs de tabac et d'alcool, avec la vague impression d'avoir perdu au change niveau lit.
Je peux conclure maintenant que tous cela aura été très hispanique comme nuit. Un peu trop.

Le matin, j'appelle ma maman qui me conseille de boire un café. Je décide qu'une sieste à dix heure sera surement plus utile. Lorsque je me réveille, et j'assume tous mes actes. Discute avec l'espagnol, me demande comment on a réussi à se comprendre la veille. Et parle avec l'italien qui me demande si on a bien dansé dans la cuisine ensemble : « Yes, we were dancing in the kitchen, but you're so bad ». Pas de pitié le matin.
Après le tour quotidien à la plage, avec Max, on réalise que l'on est bien heureux de se casser le lendemain.

Steven ne se reveille pas comme il avait promis avant 9h30, heure de notre départ. Je suis pas toute à fait mécontente de quitter Alejandra : elle a pris une nouvelle fois toute la place dans la tente et ma nuit n'a pas été très bonne. J'ai eu le droit à un Hug de l'italien.

Nous prenons le ferry pour l'île du Nord, en direction de Wellington. Le bateau est bondé de gamins qui crient de partout. J'ai la tête comme une patate.
Je me suis engagée auprès de Max que je resterai une semaine à Wellington pour que l'on puisse un peu prendre notre temps chacun de notre côté.

2 commentaires:

  1. ^^ Ben dis donc ma Chérie, ton voyage a l'air d'être une vraie galère, en particulier les réveillons...!
    Ce qui serait bien c'est que tu nous donnes des nouvelles un peu plus fraiches que celles du 1er janvier car c'est la semaine du 1er au 8 qui m'inquiète un peu...
    Concernant le pétards, tu prendrais pas un peu ta mère pour une conne ?

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  2. hahaha oui c'est vrai que du coup quand on comprends pas trop avec les dates mega décalées. j'ai bcp aimé la séquance "je vais au cinéma me faire kiffer ah mais oui mais non"
    bonn woofing et bons rouleaux de printemps du coup!! puisque j'ai réussi à avoir des fresh news

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