Luce en Argentine !

vendredi 24 juin 2011

Valparaìso


Après 5 minutes dans le bus en direction de Santiago de Chili, à ranger mes affaires, je m'endors comme une grosse loque. Il est 7h30, et après une semaine à me lever tôt tout les jours, j'apprécie la grasse matinée, même dans le bus. Mes petites jambes sont couvertes de mon mentaux et mes mimines par mon pull en poil de lama.
Lorsque j'ouvre mes petits yeux tout collant de sommeil, je suis émerveillée par un spectacle magique : le bus zigzague dans la Cordière des Andes. Les montagnes ocres sont baignés dans une lumière à la couleur rosée propre de l'aube. Je suis abasourdie par la chance que j'ai de pouvoir découvrir ce spectacle, je reste dans un état de semi-éveil juste histoire de me rincer les yeux dans la beauté du paysage.
A côté de moi, une petite chilienne toute grosse roupille. J'admire comment les tremblements du bus font vibrer sa poitrine dans laquelle j'aimerai poser ma tête afin d'avoir l'oreiller parfait. J'évite cependant mes élans régressif et me rendors tranquillement. Un peu plus tard, c'est un paysage légèrement enneigé qui se dessine. Le bus commence à passer des sortes de petits villages militaires, je sais que la douane du Chili n'est pas loin.

Je ne suis pas très assurée à l'idée de gravir les montagnes pour changer de pays. Je sais qu'il y a eu une alerte à la neige pour ce weekend, et j'ai peur de rester bloquée dans les Andes et ne pas retrouver Flora et Aline pour le weekend. Je n'ai pas osé demander avant de partir à qui que ce soit de la gare, mais personne ne semble s'inquiéter...
Lorsque le bus arrive à la douane. Il fait tellement froid que notre chauffeur nous précise qu'il faut sortir groupé d'un coup, chaudement histoire de ne pas attraper la mort pendant le passage en douane.
Je sors tranquillement, il neige très peu, je suis glacée mais j'ai mes papiers rigoureusement remplis. Une gentille chilienne au doux visage et aux fesses énormes me demande si j'ai besoin d'aide pour remplir le papier. Je lui dis que je ne pense pas, excepté pour la question de bouffe fraiche, j'ai quelques trucs à grignoter.
Le Chili se prend pour une île. Résultat, comme pour l'Australie, il est interdit de ramener des produits frais comme des fruits, du fromages, des fleurs ou du miel. C'est aussi une manière de préserver l'agriculture du pays. Pour m'aider, je montre à ma chilienne ma petite feuille avec ma déclaration de douane. Elle me fait réaliser que j'ai fais un peu de la merde vu que par exemple, j'ai marqué que le pays d'où je venais, était la France, alors qu'en soit, c'est l'Argentine. Bon sachant que je passe la douane par bus, je pense que les douaniers croiront à ma bonne foi et au fait que j'ai écris mon papier au petit matin, d'autant que j'ai coché le moyen de transport « Train » et non « Bus »...
Après, je discute avec toutes mujeres du bus en espagnol sur des sujets comme la pluie et le beau temps, et surtout de la neige qui arrive enfin sur le tapis, en même temps que nos affaires roulent pour se faire scanner au rayon X . Elle va bloquer la route dans la journée et que nous sommes dans les derniers bus qui passent la frontière... La douane ne prend pas ma nourriture en boite, et ensuite on remonte tous dans le bus.

En face de moi, dans le bus, il y a un couple de « Yankies » qui parlent trop fort et qui me fascinent. Elle, est surement d'origine Coréenne mais a un parfait accent américain. Lui, c'est le sosie de Steve Buscemi. Il est tout maigre, se rhabille et se lève toutes les cinq minutes, comme s'il était très mal dans sa peau, a un avis sur tout, porte ses lunettes de soleil pendant le trajet en bus. En gros, il est assez détestable. J'ai l'impression que l'un comme l'autre sont très jeunes, mais me décide à ne point les juger et profiter de mes dernières heures de bus à les observer et imaginer leurs vies.

Lorsque j'arrive enfin à la gare. Je ne sais pas du tout comment je vais trouver Aline ou Flora. Surtout que cette dernière m'a envoyé un texto pour me dire qu'elle est au Chili mais ne sait pas où et n'est pas encore arrivée... Je rentre un peu désemparée dans la gare. Je cherche une banque pour tirer de pesos chilien mais comme je ne connais pas la sécurité du pays, je vais attendre mes copines... et là, un cri. « Luce »! C'est Aline qui guettait désespérément dans un coin propice à observer de la gare, nos arrivées.
Je souris, d'une certaine manière ça me semble normal de la croisée en plein milieu de la gare de Santiago. Je crois que c'est la personne que je n'ai jamais vu de manière « normale ». La première fois, c'était lors d'un nouvel an fêté sur deux nuit dans un chalet perdu de Bercelonnette. La seconde fois en Espagne dans une immense baraque, quelques fois dans l'appartement des parents de Flora sur Aix et la dernière, en Camargue. On met cent ans à se raconter nos péripéties de voyage et à attendre Flora. Cette dernière arrive finalement depuis Buenos Aires. On enchaine directement sur un peu moins de deux heures dans un autre bus pour aller à Valparaiso. Ce qui fais que pour chacune de nous, le temps de bus fut pour Aline et moi de neuf heures, Flora vingt-sept heures. Nous arrivons dans la ville, on cherche un peu longtemps un hostel, pour finalement débarquer dans « La Bicyclette », auberge de jeunesse tenu par un français étrange. On récupère Jérôme, alias le niais, alias l'autre, jeune homme perdu dans le Chili pour des raisons peu intéressantes et qui ne servira qu'à ce délicieux weekend à nous faire économiser 20 euros. Il est grand, a environ 30 ans, est passionné de la Suède et me parle de la Corée comme s'il connaissait le pays, alors qu'il est resté quatre jours dans le pays. Je ne m'énerve pas et reste calme, mes copines sont moins conciliantes.

On dine toutes les trois dans un restaurant au doux nom de « La Vida en Verde », qui est en fait une version améliorée de notre PMU. On dine délicieusement bien, le Chili est à l'opposé de l'Argentine le pays non pas de la viande, mais du poisson. Les mets sont donc composés de ce dernier et également de fruits de mer... On est habité par de grands discours politiques que le vin attise, et on finit par être toutes d'accord les unes avec les autres. Un musicien étrange nous joue des tubes complétement différents au synthé, et on a même le droit à une caricature gratuite pas du tout ressemblante. (Que Flora devrait prendre en photo et m'envoyer afin de pouvoir agrémenter mon album de celle ci!)
On termine la soirée avec une certitude : que le vin chilien est meilleur que le vin français parce qu'on est sur de ne jamais tomber sur un vin mauvais.

Le lendemain, on crapahute dans la ville qui est plus ou moins sur une montagne et qui est réputée pour ses graffitis. On se balade des heures, en montant-descendant, à prendre milles photos et à se prendre pour des artistes. Les monts sont recouverts de petites maisons aux toits et murs de milles couleurs. Les murs, eux-mêmes sont également repeinturés, ont des jolis petits carreaux... En gros tout semble art. Un peu trop cool à mes yeux. Un peu le même problème qu'avec les endroits bobos, c'est tellement cool, que l'appropriation est difficile du lieu vu que je ne me considère pas trop cool... Mais on apprécie et notre deuxième journée est ponctuée de chiens errants qui nous collent. Ils sont partout dans les rues, de races et tailles différentes, dorment sur les banc pour être à l'abris de la pluie qui ne fait que tomber depuis notre arrivée mais qui seulement pour notre balade s'est arrêtée. Ils sont moins bruyants que les chiens dans les maisons, frustrés d'être enfermés qui aboient dès que l'on passe près d'eux. Mais en même temps nous suivent et nous demande de l'affection alors qu'ils sont pleins de puces et un peu effrayants.. Je ne sais pas s'il vaut mieux les ignorer ou essayer d'être gentil de peur d'avoir une réaction différente que seulement avoir une sorte d'ombre qui nous suit. Je fais d'ailleurs un terrible cauchemar où un chien enragé me mord... Je suis d'autant plus sensible à leurs présences étranges et dérangeantes.
J'apprends également ce jour là que mon plan de rentrer à Buenos Aires à deux-trois semaines avant mon retour en France pour chercher un travail ne marche pas parce que c'est pile les vacances d'hiver des argentins. Fuck. Je me décide alors à voyager jusqu'à ce que je n'en puisse plus et ensuite revenir quand je veux à Buenos Aires... Je reviendrais pour trouver du travail ou dans d'autres dispositions plus propices...

Le lundi matin, un toc-toc étrange me réveille, C'est Flora, qui s'est levé à l'aube pour prendre son bus afin de rentrer Buenos Aires qui rentre car la route est fermée à cause de la neige... Et se prend un avion sur internet, on laisse Aline à la gare, et on fait la route ensemble pour Santiago.
Je la laisse de manière impromptue à un arrêt étrange, et je continue mon chemin en direction de Santiago, sans carte, sans guide, sans aucune idée de ce que va être cette ville que je m'apprête à ne pas aimer tellement j'ai de regrets pour Buenos Aires..

1 commentaire:

  1. Je t'enverrai cette photo de caricature... quel bel article! j'attends ac impatience les peripeties de santiago.... funky slap boum

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