Luce en Argentine !

jeudi 10 mars 2011

Changement de rythme sur Séoul

C'est vendredi soir. Je suis assez imbibée de Soju (sorte de Vodka allégée coréenne) et je regarde un espagnole qui essaye d'aider un coréen totalement bourré. Le pote du gars ivre mort, regarde l'espagnole et ne comprend pas du tout ce qu'il essaye de faire. Je suis fascinée par le spectacle, et au bout de quelques minutes à les contempler assise sur mon banc, je finis ma bouteille et vais les regarder de plus près. Je réalise que les braves tentatives de relever le coréen sont inutiles, je propose à mon ami catalan de plutôt rentrer dans la boite où l'on est supposé être depuis une bonne vingtaine de minutes. Un peu déçu, celui-ci accepte et on rentre dans ce qui est mon premier club coréen.

Avant de raconter l'atmosphère enfumée, étouffante et folle de la boite, je vais revenir un peu plus tôt dans la journée pour vous présentez un peu plus mon nouveau compagnon.
C'est en sortant de ma douche que j'ai rencontré la première fois Guillem, mais c'est réellement au moment du petit déjeuner que ce dernier s'est imposé comme nouveau compagnon pour quelques jours. Je ne vais pas cacher que je suis ravie de trouver un compagnon d'Europe Latine, en plus ce dernier revient d'Indonésie... Donc, très rapidement, entre deux bouchers d'œufs, une gorgée de café, on trouve des points communs et l'envie de passer la journée ensemble.

Mon idée est de se balader autour du grand temple. En chemin, on tombe sur une exposition de Picasso et autres peintres « modernes ». Le jeune homme a irrésistiblement envie de rentrer à l'intérieur : il est de Barcelone, et étudiant en histoire de l'art : fierté hispanique oblige, on regarde les prix des tickets. Il est un peu trop élevé pour aller voir une exposition de peintres occidentaux en Corée du Sud. Mais lorsqu'on s'apprête à quitter le musée, deux jeunes femmes nous tombent dessus, et nous proposent des tickets gratuits si on s'inscrit à leur groupe Facebook.
« No problem », et on se retrouve avec une trop grosse quantité de coréens dans le musée. Heureusement, ce n'est toujours pas un problème car on ne suit aucunes des queux devant les tableaux, on passe derrière les gens vu que nous sommes plus grands !

Ensuite, nous nous baladons autour de la rivière artificielle de Séoul, qui nait grâce à un bigorneau (chose vrai). La balade est fraiche, mais agréable. L'endroit est étrange : auparavant, la rivière était sous une autoroute. Mais l'urbanisme a rempli sa mission, la mairie la découverte et en a fait un joli espace de balade. Ce n'est qu'un très faible cours d'eau, les plantes sont toujours en mode hiver autour, mais la balade est agréable et mélancolique.
En fin d'après midi, congelés par le froid et l'envie de ne rien faire, nous retrouvons une amie à lui, espagnole également, Veronica, et nous allons voir Black Swan. Nathalie Portman me fait assez rêvée pendant deux heures, et même si je trouve que certains passages de l'histoire sont légèrement en trop, je passe un excellent moment. Je suis également assez fan de la reconversion de la petite brunette de That's 70's Show, qui maintenant fait de la comédie avec Appatow ou du drame comme ici.

Après le film, on va dans ce qui est surement le seul est unique squat de Séoul ou même de toute la Corée du Sud. Lorsque Guillem est arrivé en Corée, ne voulant pas payer d'hostel, ce dernier a trouvé ce lieu alternatif. Les différents habitants squattent l'endroit pour éviter sa destruction par la municipalité. Ils sont peut être une petite dizaine à continuer le combat, avec l'ancienne propriétaire du restaurant qui se trouvait là. Il paraît que lors d'une descente, sept gamins ont été tué. Ce n'est pas forcément rassurant pour notre arrivée dans le lieu, mais en même c'est vendredi soir, et on y va uniquement pour écouter un concert. Hypocritement, je me dis que si les flics doivent tirer sur des gens ils éviteront les trois pauvres étrangers qui sont vraiment peu nombreux en Corée.
Le lieu est froid, et un concert à la coréenne lorsqu'il n'y a pas de pop stars, c'est très calme. Chacun des groupes passent les uns après les autres, plus ou moins bons et les artistes composent la majorité du public. De temps en temps, ils font des reprises, mais le concert d'un point de vue large est touchant de fraicheur. Lorsque les artistes vont sur scène et commencent à chanter, je suis impressionnée par la timidité presque congénitale des coréens qui se transforment en aisance quasi-professionnelle. Cela me donne une nouvelle expérience de la musique asiatique et plutôt meilleurs que le rap singapourien ou la pop malaisienne.

Lorsqu'on sort, il est déjà 10h. Je sens que je suis avec des espagnoles. On dine, et finalement, enfin, on commence à réfléchir au faite qu'il est l'heure de faire la fête !!! Mon petit alcoolisme avait envie de hurler qu'il avait envie d'une bière depuis bien une heure et demi.
Le plan est d'aller prendre l'apéro dans une autre guesthouse pas loin de la mienne, et, par la suite, d'aller en boite. Lorsque on arrive enfin, les gens sont déjà pas mal imbibés, et trinquent dans plusieurs langues différentes avec seul prétexte l'envie d'être bourrés. Nous les suivons gentiment, et nos verres ne se vident jamais de soju.
Je rencontre un mec de Chicago qui me pousse à récupérer tout mes points fidélités d'avion afin d'avoir plein de vols gratuits et il me raconte également comment chaque année il ne travaille que 2 mois et que le reste du temps, il voyage. C'est pleine de jalousie, que ma petite personne et les quinze autres de la guesthouse quittent la maison.
Je retrouve mon espagnol avec qui nous continuons à picoler sur le chemin, et au moment d'entrer dans la boite, ce dernier se retrouve à aider un coréen au bord du coma éthylique. Il faut dire qu'une des activités préférés de Guillem, c'est de parler aux gens. Pendant toute la journée, à la moindre interrogation, lorsque nous n'avons qu'à peine pris une décision, ce dernier se lance sur n'importe qui et tente dans son coréen approximatif de demander son chemin ou n'importe quelle aide. Ces essais ne sont pas toujours convaincants, mais au final nous vaut des rencontres cocasses. Par exemple, une grand-mère qui veut que je vienne parler à son église (pourquoi j'ai dit que j'étais chrétienne ?...).

Lorsque nous rentrons enfin dans la boite, j'ai un premier choc : le nombre d'individus qui grouilles le sol est monstrueux ainsi que celui debout entrain de danser sur des tables. Les vestiaires sont de l'autre coté, et nous devons traverser cette marée humaine. Quand on arrive, on a assez chaud pour se mettre quasiment à poil et tout laisser au vestiaire. Je me retrouve toute seule à déambuler dans entre les gens et je n'arrive pas à savoir si c'est parce que je suis blanche ou si c'est l'alcool qui coule dans les veines de tous ces individus(toutes drogues en Corée est passible de peine qui ne valent vraiment pas le coup et extrêmement chères), mais hommes et femmes tentent de me parler ou de me toucher. Je retrouve Veronica, qui cherche désespérément un amant coréen qui peut être doit être là, et finalement je me retrouve à danser sur les tables avec les gens. Des filles en dessous de moi sont trop fans. Faut dire que j'ai la classe : je porte ma jupe à carreaux qui rend l'âme petit à petit en se déchirant au niveau de la braguette du coté, un collant vert et mes Timberlands de marche qui sont plus chaudes et presque plus classe que les deux autres paires de godasses que je trimballe avec moi.

Au bout d'une ou deux heures, Guillem et moi se décidons à rentrer à l'hostel. Je suis étrangement bourrée, et je n'arrive pas à me souvenir de la route pour rentrer. Résultat, nous devons mettre une bonne grosse heure pour regagner notre guesthouse. Je réalise que ce genre de situation m'arrive régulièrement : la dernière fois, c'était à Paris vers 4h du matin pour faire deux stations à pieds... J'ai au moins deux amis qui m'ont fortement détesté après cette situation, et malheureusement, le temps de la marche est tellement long qu'ils ont eu le temps de décuver et de s'en souvenir le lendemain...
Mais dans ce cas là, ça ne s'est pas trop mal passé, et on s'entendait toujours assez bien pour dormir dans le même lit.

Mes deux autres journées qui succèdent à celle-ci sont également riches en activité, et moins en soirée. Gueule de bois oblige. Nous nous baladons à nouveau et découvrons le Musée d'Art Moderne ainsi qu'un film, Late Automn. Je pensais que ce dernier aller être majoritairement en anglais mais les parties en coréen et chinois étaient tout de même assez cruciales et pas vraiment sous-titrés en anglais. Le film est une histoire d'amour entre une jeune femme chinoise incarcérée en prison, juste sortie pour l'enterrement de sa mère et un jeune prostitué coréen. Ce dernier a le mérite d'être carrément sexy torse-nu, mais l'histoire est un peu maigrelette. Cela reste un moment agréable au chaud dans une salle avec de magnifiques décors et lumières parce que le réalisateur est coréen.



Nous avons également fait un truc de touriste : on a vu la tour de Seoul. Et je dois dire qu'à part le le prix, le vertige quand je suis trop près de la glace. J'ai quand même kiffé de voir la ville en grand. Nous y sommes aller avec une coréenne trouvée en chemin qui voulait entretenir son anglais. Elle a passé plus de temps sur son portable qu'à parler, mais elle était gentille.

Lors de notre dernière soirée, nous allons voir une comédie musicale folklorique coréenne au nom de soupe japonaise : Miso. C'est kitsh, léché, et impressionnant à la fois. L'histoire est écrit sur une feuille de Kimsi : c'est la description en quatre saisons d'une promesse d'amour. Une nénette tombe amoureuse d'un mec, qui l'aime à son tour. Ils passent une nuit innocente ensemble (ce que j'ai vu sur scène, c'est qu'à la fin, la demoiselle elle disait pas non ! Donc innocente, mon cul !...). Mais il y a un horrible monsieur qui est l'équivalent du maire, qui veut la meuf, et lorsque son amant la quitte pour tenter de passer un concours de magistrature (oui, c'est sexy pour les coréens), il tente de la séduire. Cette dernière, fidèle à sa promesse, refuse, et finit en prison. Heureusement, son mec finit premier de l'examen (...) et en tant que nouveau espion de l'empereur, il balance le maire, et épouse sa gonzesse.
Les costumes étaient magnifiques, les musiques jouées sur scène, impressionnantes et les quelques moments avec projections, nuls à chier.

Le lendemain, Guillem s'en va pour Busan, où il y est étudiant pour un an. Ma vie retombe un peu de toute l'excitation de ces derniers jours.
Je vais au cinéma pour voir le dernier film des frères Cohens, que j'apprécie moyennement et, à ma sortie, je réalise que je suis complétement malade. Nez qui coule, fièvre, toux... Je ne sais pas si c'est le contre coup climatique à retardement de la Malaisie ou si c'est le rythme de vie avec l'espagnol. Je décide de ne rien faire pendant trois jours.

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