Luce en Argentine !

mardi 29 mars 2011

Immersion coréenne : Jeju


Je monte sur les escaliers en bois qui donnent sur le ferry. Je récite sans fin les deux seuls mots que je connais en coréens, « Annyon Asayo », bonjour, et « Kamsi Amnida », merci. Je pénètre dans ce qui est le dortoir pour 35 personnes pour le trajet de nuit. L'endroit est petit, mais je peux imaginer que coucher, on peut tenir nombreux. C'est à la coréenne : un plancher chauffant recouvert d'une moquette sur laquelle on dort à même le sol. Seul confort, une sorte d'oreiller qui est en fait un cube recouvert d'un faux cuir.

Lorsque j'arrive, il y a une seule personne dans le dortoir : un jeune homme qui doit être en permission de son service militaire. Il a tout l'attirail : uniforme, sac informe, bottes montantes noires et le crâne rasé. Un couple de cycliste, toujours avec leurs casques à vélo sur le crâne rentre. La femme me prend d'affection ou de pitié et ils s'installent à côté de moi. Petit à petit, la salle se remplit. Beaucoup d'hommes, environs la quarantaine (ils doivent surement friser la cinquantaine vu que les coréens font toujours plus jeunes) et une grand-mère magnifique. Elle est comme les grands mères coréennes que j'aime : elle est toute petite, asexuée et dotée d'un fort caractère. Les gens ne s'intéressent pas à moi au début. Je fais un rapide somme.
Lorsque je me réveille, tout le monde entoure des papiers journaux posés par terre. Toujours ensuquée, je les regarde plus attentivement, et je vois de nombreux plats et du soju posés dessus. L'un d'entre eux réalisent que je suis levée, et me demande de se joindre à eux. Ce qui pour mon faible niveau de coréen, est de grands gestes dans la direction du « pique-nique ». Je ne réfléchis pas trop, je n'ai pas mangé, je me joins à eux. Ils me servent abondamment, et je Kamsi Amnida tout le monde. J'essaye de griffonner sur un morceau de papier ce que je vais faire à Jeju : le tour de l'île et du wwoofing. Je ne saurais jamais s'ils ont compris, mais en tout cas ça a eu l'air de les impressionner.
L'alcool les rend un peu plus entreprenant, les messieurs prennent en photo le militaire en ma compagnie. C'est leur souvenir du ferry. Je sors alors mon appareil photo, et au moins j'aurais moi aussi la possibilité de les mettre sur mon Facebook.
Au bout d'un moment, je suis de nouveau fatiguée, je vais me coucher. Sauf que j'ai beau essayer, de toute la nuit, je ne trouverais pas le sommeil.

A 6h, le couple réveille tout le monde, moi cela faisait déjà quelques minutes que j'étais debout entrain de me dire que je vais mourir tellement j'ai peu dormi.
Je remercie tout le monde et je dis au revoir aux gens du bateau.

Lorsque je suis dans le Ferry Terminal, je check mes mails, et je me rends compte que je n'ai toujours pas de réponse de mon hôte pour le wwoofing. Je suis surprise, et je décide d'attendre 8h30, l'ouverture du bureau de wwoofing à Seoul. Je suis heureuse parce que je trouve un ordinateur avec internet, sur lequel je traine jusqu'à ce qu'enfin l'heure arrive. Lorsque j'ai Jade, la responsable au téléphone, elle est surprise et contact mon hôte. Celui ci a bien reçu mes textos envoyés la veille, mais il ne parle pas anglais, enfin très légèrement, donc n'a pas pu me répondre dans ma langue. Il me conseille, via Jade, de me rendre directement à Seogwipo, ville au sud de Jeju, et lorsque j'y suis de le bipper afin qu'il m'y récupère.

Je trouve le bus plus ou moins aisément, et lorsque, enfin, j'arrive, je bippe mon hôte. Après dix minutes à attendre au terminal de bus, je vois une énorme silhouette sortir d'un 4x4 camion et me faire des grands signes. Je me précipite, encombrée par mes lourds sacs vers lui. Il attrappe mon sac de randonnée et est surpris par le poids.
« Poouf ? Poof' in? ». Après quelques minutes à le dévisager, je réalise que l'homme essaye de m demander si je suis bien du Wwoofing. Je réponds par mon pauvre coréens « Yéyé, Néné ». Il me fait rentrer dans son camion, et un long blanc s'installe. Il se gare en face de ce qui semble être une mutuelle agricole, une poste ou bien une banque et me fait sortir. Il tente de m'expliquer ce que l'on fait, et je comprends simplement que nous allons déjeuner à un moment ou un autre.
A l'intérieur, je me suis dévisagée par toutes personnes présentes dans la boutique. Je dis que je viens de France, Paris. Au moins, je suis sûre qu'ils connaissent. Des « hum » d'admirations et surement de rêveries retentissent. Ils m'offrent des oranges, nommées « Hallabong » à Jeju, c'est le seul endroit où l'on trouve ce type d'orange. Je regrette amèrement de mettre gaver de sucreries dans le bus, et je mange devant les regards inquisiteurs les oranges.
Lors de mes premières bouchés, je regarde l'assemblée, je lève mon pouce et dis « Good, good Hallabong », les réactions sont vives et ravies, et j'en profite pour laisser mon autre moitié d'hallabong dans ma poche pour la finir plus tard.
Après avoir attendu je ne sais pas vraiment quoi, nous nous en allons vers un restaurant où l'on me serre une soupe de kimsi (chou pimenté). Je n'ai vraiment plus du tout faim, et me force à essayer de tout manger. Je réalise à un moment qu'on attend que j'ai finis, je me touche le ventre pour montrer que je ne peux plus rien avaler, et on retourne à la mutuelle.

Ils me présentent un jeune homme, trois fois plus timide que moi, et sous la directive des vieux, il me pose questions sur ma raison sur ma venue. Je réponds avec sympathie et bienveillance. Mais au fond, je suis surprise. Un moment, trop gêné ou peut être que le jeune homme devait simplement retourner au travail, il me salue et s'en va.
Kim, mon hôte, me demande, je comprends après plusieurs signes, ma carte de Wwoofing. Je me rends compte de mon impair, même si je suis la seule blanche qui était au terminal de bus, je n'ai jamais prouvé ma bonne fois en montrant par l'acte le plus asiatique du monde : ma carte. Je commence à me sentir faiblir devant la pression et mon erreur, et je cherche frénétiquement dans mes affaires la carte. Je sors tout mes documents de Wwoofer, mais impossible de mettre la main dessus cette foutue carte. Je panique, et je commence à avoir les larmes qui me montent aux yeux et au moment où les hommes qui m'entourent, réalisent que je suis en train de craquer, Kim m'arrête en me disant « Okay, Okay ». Trop tard, les larmes commencent a dégouliné sur mes petites joues, et j'ai juste envie de disparaître. Je n'ai pas dormi de toute ma nuit, et je n'ai pas envie de travailler dans une ferme si le mec de celle-ci est parano.

Les choses se passent très vite ensuite. Nous quittons la mutuelle, et dans la voiture, Kim me dit qu'il me laisse en ville, et qu'il repassera à 6h pour me récupérer. Je crois que je suis libre. Mais il me fait comprendre qu'il garde mon sac. Je suis inquiète, paranoïaque, et j'ai encore des gros sanglots qui m'étranglent. Je m'échappe du camion, ou plutôt il me dépose. Je me dirige droit devant. J'arrive à un banc qui donne au bord de la mer, c'est beau et le temps est radieux. Je me calme et me balade autour de la ville. Je suis fatiguée et décide de me poser dans le Dunkin Donuts que j'ai vu pas trop loin de la gare. En faisant demi tour vers la ville, je réalise que je suis complétement perdue. Je déambule un peu, regarde ma carte, et au bout d'un moment revient en fin sur mes pas.
Il y a un truc que je déteste en Corée, c'est que les feux rouges sont trop longs et je ne comprends pas les manières brutales des gens. Après ma marche, j'ai décidé de ne pas faire de Wwoofing, de faire comprendre à Kim, que s'il n'a pas besoin de moi, s'il est inquiet, et qu'il n'a pas confiance, je ne vais pas rester. Je mange des trucs très gras et bois un thé vert latté très sucré.
Mon esprit se calme, je me dis que c'est un peu nul de partir sans avoir essayer. Je réalise que le plus simple est de voir sa réaction, que ça déprendra de lui, mais que s'il n'a pas besoin de moi, j'en serais pas mécontente.

Lorsqu'enfin je le retrouve, il n'a pas plus le même camion. Mon sac n'est pas à l'intérieur. Il me mime entrain de pleureur, ce que à quoi je rigole, et lui explique que je suis fatiguée. Il me dit que l'on va diner. J'ai toujours le thé latté et les donuts dans l'estomac. On dine tout les deux dans un restaurant barbecue typique, et les gens ne prennent pas le temps de noter que je suis blanche tellement je ne suis pas à ma place et que les coréens sont respectueux. Je galère à mettre et enlever mes chaussures pour m'assoir autour de la table assise au sol. Je regarde comment mange Kim, et il m'explique comment correctement manger mes petites bouchées de viande. Il rigole parce que je galère à mettre tout dans ma bouge et par rapport au fait que j'adore l'ail. L'atmosphère se détend, et mon ventre au contraire est prêt à exploser.

Il m'amène enfin dans la ferme. Il gare sa voiture entre deux énormes serres, et ce qui pourrait être l'évolution de la grange, une sorte de bâtiments en pré-fabriquer. Lorsque je rentre à l'intérieur, je suis surprise par le froid humide qui glace l'endroit. Il m'explique le fonctionnement de mon lit chauffant, de mon chauffage d'appoint, et me montre l'ordinateur. J'ai quasiment mon petit appartement à moi toute seule. Après deux semaine de dortoirs, je suis contente! Enfin, le lit n'est un vrai matelas, mais une couverture chauffante sur une planche. A la coréenne. Je me dis que ça ne sera pas mal pour mon dos. Il m'explique que pour quatre jours de travail, j'ai le droit à trois jours de détentes. Il me dit que par exemple je peux aller à Seogwipo, Jangam, la ville à côté, au mont Hallasan et au gros cratère dans la mer. Lorsque Jade m'avait parlé des contraintes de mon hôte, elle m'avait dit qu'il préférait que je reste dix jours. J'avais approuvé. Il semblerait que suite à notre premier entretien, il est changé d'avis. Je ne suis pas déçue de rester moins de temps et au final je lui tends ma carte de Wwoofer. Il rigole.
Le seul truc sur lequel je suis un peu déçue, c'est que malgré que le lendemain soit une journée de visite, je dois être debout pour 8h.

Le lendemain, Kim me dépose après un petit déjeuner composé de riz, soupe de poissons et autres aliments épicés et étonnants pour un petit déjeuner, à la station de bus pas très loin de la ferme. Il me prévient qu'il me récupérera à 18h à la station de bus. J'attends bien une demi heure sans voir aucun bus débouler sur la route, et c'est un fermier, dans un 4x4 similaire à celui de Kim, qui me propose de me déposer. Je suis heureusement surprise car je sais que normalement les coréens ne prennent jamais en stop. Je galère naturellement à comprendre les questions de mon conducteur, mais au final il me dépose exactement là où je voulais arriver et il semblait très heureux quand je lui dis que j'étais « Fransseux », équivalent coréen de française.

Je me promène dans la ville de Jungang, à l'ouest de Seogwipo. Je profite du soleil sur les plages, profite pour manger des hallabong, et finalement atterrie au musée des Teddy Bears. Après de longues minutes d'hésitations, je prends mon courage à deux mains et décide de supporter le musée le plus kitch de ma vie. Lorsque je pénètre à l'intérieur, je suis surprise de l'ironie et de l'auto-dérision qu'à la musée sur lui même et je passe un bon moment. Mes automates préférés sont ceux des ours polaires qui regardent les ours sur le Titanic qui va bientôt percuter l'iceberg.
Je retourne ensuite à Seogwipo, je me balade autour du port, je suis fascinée par les étranges lumières sur les bateaux et je visite une galerie d'un artiste qui semble intéressant mais dont la galerie est si pauvre en œuvres que s'en est frustrant. Celui se nomme Lee Jung Seop . Je termine ma journée avec un petit thé vert latté au Dunkin Donuts et j'évite de prendre des sucreries en prévoyance d'un diner assez copieux.

Le lendemain, je commence ma première journée de travail. Je rencontre par la même occasion la femme du fermier, et avec elle, je m'occupe lors de la matinée, pendant que Kim s'occupe des livraisons de ramasser les branches qui sont tombées après que les arbres ont été coupé. Elle est gentille et a un anglais un peu plus fourni que Kim, ce qui me permet de comprendre qu'elle a deux fils, l'un à l'université, l'autre à l'armée.
Nous nous arrêtons dans notre besogne car deux familles débarquent pour acheter directement à la ferme les oranges. Je suis très rapidement surprise par le côté snob de ces gens qui semblent être là pour les vacances. Je remarque également que je suis un faire valoir pour la fermière. Le groupe vient de Séoul, et me salue gentiment mais sans plus d'intérêt. Je mets ce manque de sympathie sur le fait qu'ils semblent avoir un anglais très pauvre.

L'après midi, nous nous remettons au travail avec ce qui va être mon activité les trois journées suivantes : la destruction des branches. En gros, il faut pousser une sorte de grosse machine, presque un tracteur, dans lequel on met les branches qui se font laminées en quelques secondes et se transforment en copeaux de bois. C'est un boulot assez épuisant, mais je suis ravie de faire une activité un peu physique.
Ma deuxième journée est similaire à la première. Cependant comme je suis trop efficace à la destruction des branches, je ne travaille plus qu'avec Kim et sa femme s'occupe des livraisons.

Lors de ma deuxième journée de congé, je vais à Seongsan. C'est une avancée de terre dans la mer faite par une projection de lave du volcan qui se trouve au milieu de l'île. En gros c'est un gros cratère. Le lieu est rempli de touristes, et la montée qui me semblait longue me prend vingt minutes. Arrivée en haut, le lieu est frustrant. C'est toujours l'hiver, donc il est recouvert par de l'herbe sèche jaune que je vois depuis le début de mon séjour en Corée. Je redescend rapidement et me balade autour de la ville, du port. Je fais quasiment tout à pied, et j'ai énormément de plaisir à voir pour la première fois que je suis en Corée du Sud, un signe du printemps : des petites fleurs jaunes colorent un peu le paysage.

Malgré mon plaisir à me balader, j'ai un nouveau problème qui s'est introduit dans ma vie. Deux jours après mon arrivée à sur l'île, ma mère m'a téléphoné pour la troisième fois depuis mon arrivée sur l'île. Je commence par lui dire « Ho, tu flippes vraiment d'avoir ta petite fille perdue sur une île coréenne ». Lorsque j'entends sa voix, je comprends que quelque chose de grave est arrivé : « Tu ne sais pas ?... Le Japon a eu un gros tremblement de terre, tu n'as rien senti ? ». Je lui avoue que non, et réalise que pas très loin de ma jolie île, il y a des gens en train de mourir et je ne sais rien de tout cela. Pendant tout le reste de mon séjours à Jeju, je suivrais très inquiète les différents événements du Japon. Particulièrement quand la centrale de Fukushima commence à avoir ses fuites.

Ma dernière journée de repos, je l'ai passé à escalader le mont Hallasan, au grand damne de ma mère, puisque un volcan pas très loin s'est réveillé au Japon. Je n'atteins pas le sommet, mais arrive malgré tout à un cratère. La route était un peu trop enneigée, et malgré mes supers Timberlands au pied, je ne suis pas assez équipée pour gravir toute la montagne. C'est d'ailleurs ce que me font remarquer la majorité des coréens que je croise quand ils regardent mon équipement. Tout le monde est très gentil avec moi, et je suis prise en photo par des coréens sur mon cratère.
Le comble de cette petite marche est qu'heureusement je n'ai pas essayé de monter jusqu'en haut, car prévoyante comme je suis je n'ai pas du tout penser à acheter de sandwich pour une pause déjeuner. Je me nourris donc tout au long du trajet d'hallabongs offertes pas mes hôtes avant mon départ.

Lors de mes derniers jours de travaux dans les champs, la destruction des branches continues. Je me rends compte que le travail me fatigue beaucoup, et petit à petit, le fait de n'avoir que mes parents au téléphone comme interlocuteurs par rapport à ce qui se passe au Japon, je commence à me dire que je dois rentrer plus rapidement que je ne le pense en France. En fait, je commence à flipper.
J'attends ma dernière soirée comme une libération, et je galère à changer mon billet d'avion pour rentrer sur la péninsule sur internet. Je me dis que dans tous les cas j'irais à l'aéroport voir si je ne peux pas le changer directement.





Kim me fait une surprise, après ma dernière journée de travail, il m'offre une séance au
jimjilibang. Qu'est ce que c'est ? C'est l'équivalent du sauna, de l'hammam version coréen. Une fois rentré dedans, on peut y rester autant de temps qu'on y veut, et les voyageurs fauchés logent souvent dans ce genre d'endroit ouvert 24h/24. Avant de me dire qu'il faut que je quitte Jeju pour des raisons nucléaires, j'avais grandement envie de passer ma dernière nuit sur l'île dans ce lieu étrange. Je suis donc ravie de pouvoir tenter cette expérience avant mon départ.
Lorsque je fais mes premiers pas dans le jimjilibang, je réalise que je comprends rien à tout ce qui m'entoure, et les femmes déjà à l'intérieur me jettent des regards suspicieux. Je comprends, je suis l'unique personne blanche, rien est en anglais, et surtout, toutes les femmes sont à poils. Je prends mon courage à deux mains. J'essaye de faire rentrer toutes mes affaires dans le casier à chaussures, et heureusement, une des personnes qui s'occupent du lieu, me montre qu'il y a un autre casier pour les vêtements. Après de longs moments d'hésitations, je me retrouve toute nue en face de toutes les coréennes, nues également. N'imaginez rien de très sexy ou exotique. La majorité des clientes sont des femmes assez âgées, et je sens que mon corps blanc (et un peu plus velu faute de désir d'entretien de ma pilosité) est pour elles plus intéressant. Je guette discrètement, pour ne pas passer pour une voyeuse ce que font les femmes. Je prends d'abord une douche assise devant un miroir. Je passe ensuite dans les différents bains bouillants pour m'installer pendant bien une demi-heure dans le jacuzzi. Après une semaine à m'être pelée les fesses dans ma petite salle de bain ultra-humide, je suis ravie de me retrouver au chaud. Je passe ensuite par les saunas sec et humide et je termine par un gros gommage.
Je vois toutes les femmes se passer mille produits dans les cheveux, sur le corps. Je suis un peu blasée car manque d'information, je n'ai rien amené de tout ça. Je vois au dessus d'un rebord un énorme shampoing. Je guette si personne ne me regarde, m'en met un peu sur les mains et me le balance sur les cheveux et un peu sur le visage.
Horreur ! Un quart de seconde après, je regrette mon geste. Je reconnais l'odeur prononcé de la piscine municipale sur ma peau et réalise que je viens de me balancer de la javel sur la gueule. Je baisse la température de l'eau, et je passe de longues minutes à rincer mon visage à l'eau claire en espérant ne pas avoir été capté par des coréennes. Je les imagine de longues années après ma venue se foutre de la gueule de l'Américaine (tous les étrangers pour les coréens sont américains) qui s'est nettoyée avec du détergent.
Je ressors donc bien plus propre que je ne l'espérer du jimjilibang.

Ma dernière soirée avec mes hôtes est agréable, nous allons au restaurant avec des amis à eux, et nous dinons dans un restaurant coréen où l'on mange comme cinq. Ils me font comprendre qu'ils sont très contents de moi parce je suis forte et je les remercie pour leur accueil.

Le dernier jour arrive enfin, et je commence ma course pour quitter la Corée du Sud.

3 commentaires:

  1. Peut-être que la javel te sauvera des radiations...

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  2. ma Chérie, quand tu ne comprends rien à rien dans un monde aussi étrange que l'ile de Jeju, sers toi de ton pif !

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  3. Magnifique ! Avec Paloma on a rit comme des enfants ! Next time on fera attention aux grosses bouteilles...

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