Luce en Argentine !

samedi 11 décembre 2010

Le Sud du Sud

 Il n'y a pas d'autoroute en Nouvelle Zélande. J'ai été surprise de voir une quatre voies séparées par une bordure au milieu ce vendredi. Ce sont des routes sinueuses deux voies à double sens. Elles sont toutes limitées à 100 km/h et en ville à 70. Ce sont mes premières réflexion code de la route que j'ai raté avant de partir d'ailleurs. Maxime klaxonne constamment car il n'a pas l'habitude du klaxon sur le volant, et se plante régulièrement lors de ses contrôles lorsqu'il sort de sa place de parking, à cause de la conduite avec le volant à droite. Notre voiture rame dans les montées car c'est une automatique. Mais outre ça, la caisse est plutôt bien, on acheté un petit bitogneau qui nous permet d'écouter notre musique à donf et ne pas à avoir à supporter l'horrible radio néo-zélandaise (qui comme les choses culturels en règle générale, manque de goût).
Nous avons donc pris la direction de la côte du Sud Est, et nous traversons les paysages désertiques du centre du pays pour gagner petit à petit les coins plus propices au pâturage et je me rends compte qu'il y a vraiment une sacrés quantités de moutons dans ce pays.
Oamaru, notre première destination se révèle être un peu décevante. La ville fait preuve d'un peu plus de caché que les autres. Elle a presque des vieux bâtiments. Cependant, elle n'a pas de Burger King, et tout en discutant de politique, de conscience consumériste, on se paye une family box au Macdo. La ville est fameuse pour ses manchots. Elle héberge une colonie de blue pinguins et de yellow-eyed pinguins. Pour voir la première, il faut payer le prix rébarbatif de 25$ (environs 18€) pour les voir rentrer le soir de leur journée de chasse. Nous décidons donc de voir la deuxième accessible gratuitement par un petit chemin de parcs nationaux (donc gratuit). Le vent est si fort que la balade est peu agréable. Mais heureux chanceux que nous sommes, nous arrivons, de loin, à voir deux petits pingouins qui rentrent de la mer avec leurs démarches balourdes. Nous nous moquons des touristes frigorifiés qui attendent dans une cabane pour les voir et se réfugions dans la voiture.

Il faut savoir, que le Sud de la Nouvelle Zélande, c'est pas comme un sud habituel, vu que l'on est à l'envers. Dans celui-ci, il fait froid. Le temps est instable, gris et venteux, et au moment où je vous écris c'est quelques notes, je suis avec deux pulls sur le dos et je n'espère qu'une seule chose ne pas avoir froid dans ma tente.
Je peux vous dire que je sens que l'on est quand même bien proche de l'Antarctique et que putain, j'ai qu'une seule hâte c'est de remonter vers le Nord pour avoir un climat vraiment estival.

Cette découverte a été également révélé lors de notre première nuit passée dans notre tente. Nous avons bien investi dans le matériel à camping avec Maxime, on s'est offert quelques libertés financières lorsque nous étions avec Alejandra, et maintenant, pour tenir notre budget, nous devons nous limité à 40$ (25€) de dépenses par jour. La Nouvelle Zélande offre d'immenses terres inhabitées, nous avons donc pris la décision de se limiter au niveau de l'hygiène et de s'offrir le plus souvent possible des petits campings sauvages afin de ne pas alourdir notre budget. Hahaha... Quels niais nous avons été. Nous n'avons pas pensé une seule seconde que nous étions dans un putain de pays libéral, et que la majorité des terres étaient donc entourées de fils de fer afin de bien montrer que ce sont des propriétés privées. Après beaucoup d'indécisions et d'incertitudes, nous avons donc opté pour le camping sauvage prêt de la route au niveau des ères de pic-nique et des départs de chemins de balade. Malgré une grande crainte du serial killer autochtone, ma première nuit s'est plutôt bien passée. Excepté le froid épouvantable qui m'a poussé à dormir dans la caisse de 2h30 à 6h du matin. Le lendemain, Maxime et moi avons décidé d'investir dans la couverture pour le reste de notre séjour dans le sud.
Lorsque j'ai posé mon dos sur mon matelas de sol, je me suis souvenue pourquoi je détestais le camping. Les matières dégueulasses des sacs de couchage et de la tente qui me font avoir les cheveux dans tous les sens, les bruits qui ne peuvent être identifiés et qui semblent si proche de la tente, l'humidité le matin... Mais au final, c'était moins terrible que ce que j'imaginais. Enfin, il se peut que la perspective du « ce n'est qu'un début » m'a poussé à être plus tolérante.

Le lendemain, après un repliement ultra efficace de la tente et un long petit déjeuner à base de fromage, ou ce qui s'en rapproche le plus en Nouvelle Zélande, et de confiture, nous voilà repartie en direction de Dunedine. C'est une autre ville un peu plus grande, un peu plus au Sud. Encore plus froide. Le fond de l'air doit être à 15° et le vent glacial fouette notre visage même en plein centre ville. Nous nous arrêtons dans le centre après avoir vu une super-pervanche, en gros, un mec en moto qui fout des contraventions sur les voitures de manière trop classe. Maxime veut manger des sushis, moi je m'en fout un peu, on décide d'aller à l'endroit où ça serait le moins cher d'en acheter : le mall.
Ils étaient un peu décevants (mais beaucoup moins qu'un sushis moyen parisien). Il faut dire que ce qui nous à plus surpris dans cette univers de consommation à outrance, c'est quand même l'approche des fêtes. Que nous ne ressentons pas du tout. Imaginez un sapin de Noël avec un pauvre Santa Claus emmitoufler dans son gros manteau rouge et blanc, alors que nous sommes « censés » être en été. Imaginez des décos et des lumières de Noël alors que le soleil ne se couchent pas avant 22h. En gros imaginez le Noël le plus vulgaire et plus fake que vous pouvez imaginer et vous aurez à peu près ce que nous avons ici en Nouvelle Zélande.
Maxime considère que la ville ressemble à n'importe quelle ville néo-zélandaise et nous décidons de se casser rapidement. On a même pas eu le temps de se prendre un PV que l'on aurait jamais payé vu que nous sommes à l'autre bout du monde. On se fait un peu d'hypermarché et de Warehouse, « magasin préféré du bagpacker » (dixit Maxime), dans lesquels on se recharge en bouffe et en petits compléments pour améliorer notre camping. Bizarrement, le Warehouse nous met toujours dans des états d'hystéries étranges, pendant lesquelles on rigole comme des affreux jojos sur les trucs inutiles à acheter. Notre préféré, c'est le trampoline.
On se perd un peu dans la banlieue de Dunedine, et nous trouvons enfin la balade que je voulais faire : Tunnel Beach. 30 minutes de marche pour voir des Arches, des Sea stack (impossible de savoir ce que c'est), un tunnel. Je tente de donner à manger aux chevaux sur la route, mais ils préfèrent brouter leur herbe qui est aussi verte que celle que j'ai dans la main. Nous arrivons ensuite à une superbe avancée rocheuse, battue par la mer au point où une arche se forme en dessous. J'ai déjà le vertige avant même d'être sur le rocher. L'endroit semble magique, un petit demi-cercle fait d'une plante verte inconnue rend l'endroit encore plus mystique. On prend des photos et on admire la mer complétement excitée par le vent violent. On voit même une otarie qui galère à repartir vers le large.
Après cette ballade un peu étourdissante, Maxime met trois fois de suite « She said » de Plan B qui vient de découvrir sur mon MP3, et je me rends compte que je suis de mauvaise humeur. Je n'arrive pas à écrire et ça me frustre. Il fait trop froid. En plus je crois que j'ai pas assez dormi la veille. Je lui dis. On se plaint par ce que chacun de nous n'est pas motivé, lui parce qu'il a la tête et cœur ailleurs, et qu'il s'en excuse, moi juste parce que je suis de mauvaise humeur. Finalement on décide d'arrêter de réfléchir, on se trouve un petit endroit sympa où planter la tante, on essaye de regarder « Two Days in Paris », et on se rend compte que regarder des films dans une tente c'est vraiment pas caler.

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