Luce en Argentine !

dimanche 5 décembre 2010

Mojito, bitch et karaoké

Comment raconter une soirée *?
On peut raconter ce que l'on a bu : 2 bières en bouteilles, du mojito fait maison, de la vodka dégueulasse à la fraise, une pinte.
On peut raconter les pires moments : le moment où Joe Boby, le colloque germain de Max a voulu me réchauffer en me faisant un câlin, la musique des pubs néo-zélandais, les tenues et le maquillage des meufs kiwis, le moment où Alejandra et Maxime on décidait de suivre le germain que l'on a rencontré par hasard durant la soirée, l'excitation surement cocaïnée du tenancier du bar où il faisait des shots de vodka à 15 $ (10€) pour 10 verres, la sensation ressentie après avoir fini les shots dégueu de vodka, la musique de cet horrible bar, les filles tellement maquillées qui ressemble plutôt à des drag-queen plutôt qu'à des femmes, le moment où lorsque le vieux du bar karaoké m'a demandé si c'était la première fois que j'entendais la chanson « Hit the world Jack » de Ray Charles que l'on venait de chanter ou encore le chemin jusqu'à mon lit (le fucking jetleigh m'achève à chaque fin de soirée).

Et puis bien sur, on peut raconter une soirée qu'avec les bons moments : le plaisir de réussir un mojito maison, la petite cigarette sur le balcon partagée, se retrouver entouré par les néo-zélandais tous bourrés mais toujours aussi gentils, essayer de chanter ensemble « Hit the world Jack » et avoir presque l'impression de ne pas être mauvais, d'entendre Maxime me dire « j'ai embrassé l'espagnôle » et de les voir ensemble le matin, ne pas avoir à la gueule de bois.
Un samedi soir en Nouvelle-Zélande, c'est un peu comme un samedi soir n'importe où, beaucoup de jeunes bourrés n'importent où, de la musique très forte, des bars cannés qui sont les seuls sur lesquels on arrive à tomber. Après, ce qui est intéressant c'est les petites différences.

Par exemple, les Kiwies de sexes féminins, ont une idée particulière de la manière de s'habiller pour sortir : elles s'habillent en putes. Quelles soient bien foutues ou horriblement grosses, la quantité de tissue utilisée pour leur robe se réduit au minimum. On peut donc apercevoir le début de leurs raies des fesses très rapidement, et admirer sans aucun complexe les mains des hommes sur popotins la plupart du temps cellulités. Et n'allez pas croire que les nuits sont chaudes comme celles d'Ibiza, bien au contraire, je portais ma doudoune verte alors qu'elles ne nous laissaient pas d'autres choix que de bouffer leurs poitrines dénudées ! Le maquillage ne connait pas l'aspect « naturel », il est accentuer de paillettes et de strass, comme si elles voulaient concurrencer les danseuses de nos meilleurs soirées parisiennes de travesties. A l'opposé, le Kiwi homme est plutôt sobre, et porte des vêtements tout à fait adaptés à ce genre d'événements.

Autre détail très important, les videurs, qui n'ont rien à voir avec nos videurs, sont seulement devant les bars pour checker nos cartes d'identités. C'est à dire que n'importe qui peut rentrer n'importe où. Donc pas vraiment d'endroits plus branchés que d'autres, uniquement une horrible uniformité par le bas de la musique et de l'ambiance des bars.

Nous avons donc, après plusieurs tentatives de lieux pour danser, atterris dans un charmant petit Irish Bar Karaoké. Très excités à l'idée de montrer au monde entier nos talents de chanteurs européens, nous avons donc rapidement choisis nos premières chansons. La première « People are Strange » des Doors, mon choix. Je supplie Maxime de m'accompagner, parce que malgré une certaine aisance à apporter par l'alcool, je sais que mes qualités de chanteuse sont encore à prouver. Imaginez donc, deux frenchies, avec un accent déplorable, entrain de déchiffrer les paroles de Jim Morrison, criant, plus que chantant, parce que l'on entend pas nos voix. Hum, je pense que les personnes dans le bar auraient préféré avoir « The End » pour au moins avoir l'espoir qu'il n'y ai pas de suite à cette interprétation. Pendant, ce temps, Alejandra profita du dur spectacle tranquillement assise sur sa chaise de bar à choisir une chanson.
Fanatique de Mickael Jackson, elle choisit « Heal the World »... Hahaha. Ne connaissant rien au chanteur mi-noir, mi-rien, je refuse de les accompagner. Mais en réfléchissant, je réalise que c'est la vrai chanson venant de la parodie des Guignoles, « We fuck the World », et je me dis que malgré tout, je peux très bien réussir à suivre les paroles puisque je connais la parodie... Les applaudissements étaient tellement désespérés que l'on aurait dû, pour la santé de tous éviter de choisir une troisième chanson. C'était mon idée : pour que Maxime se sente un peu briller, je choisis la chanson qu'il chante à tue-tête depuis trois jours, « Hit the Word  Jack » de Ray Charles. Il me semble que l'on avait un peu plus le rythme que sur les autres chansons, mais comme je le note ci-dessus, la réflexion du vieux Kiwis me fait un peu douter du succès de notre performance (« Was it the first time you heard this song? ». J'ai excusé notre piètre interprétation en expliquant que nous ne chantions pas dans notre langue maternelle. Et l'un et l'autre, pendant quelques minutes, on déplorait le fait qu'il n'y ai ni Edith Piaf, ni Charles Aznavour... Il ne sait pas à quoi il a achappé.

Donc après cette expérience musicale, nous ressortons dans l'espoir de trouver un endroit pas trop dégueu pour danser. C'est là où l'on tombe sur Joe Bobby. De son vrai nom, Florian. Celui qui en début de soirée a voulu me faire un câlin : j'ai eu le malheur d'arriver dans la cuisine où il était en disant que j'avais froid. Il était tout seul et à insister pour me serrer dans ses bras pour que j'aille mieux. J'étais tétanisée entre l'angoisse qu'il se fasse des idées et le fait qu'il soit blessé. « Please.. don't.. No... I'm not feeling better ». Enfin, c'est malgré tout la plus grosse proximité que j'ai eu avec homme ce soir là. Enfin, par homme il faut entendre sorte d'enfant un peu disproportionné pour faire croire que c'est un adulte.
Et comme je disais, mes très chers compagnons n'ont eu d'autres idées que de le suivre lorsque nous sommes tombés sur lui. C'était pas du tout gênant. Après quelques minutes à danser dans le bar, on se dit que c'est quand même trop de la merde, et nous décidons de sortir. Ce qui entrainera notre retour à l'appartement de Maxime. Nous n'avions pas de réservation ce soir là au bagpacker. J'ai donc dormi entre les vêtements sales de Maxime. Lui, il a un peu moins dormi, mais ça semblait pas moins agréable.

Nous partons demain pour Tekapo. Un bled avec un lac où se sont rencontrés Alejandra et Maxime pour récupérer l'ordinateur de ce dernier. J'ai hâte d'être sur la route et de ne plus écouter la musique de merde qu'il y a dans l'appartement. La Nouvelle-Zélande est tellement mal équipée au niveau internet, qu'ils sont limités au niveau du débit, donc on n'est obligé d'écouter les 15 morceaux atroces déjà présents sur l'ordinateur, dont une trop grande quantité de chansons de La Fouine (Pour info : très mauvais rap français).

4 commentaires:

  1. Tu peux pas t'en empecher !!!

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  2. moui... Avant de partir, t'as pas vu la pub d'un opérateur mobile à la TV? c'est la jeune "branchée" qui vente les mérites de son Iphone à sa mamie: "alors là, comme ça tu peux aller sur Internet pour trouver le numéro de ton médecin, coiffeur etc." La Mamie: "laisse le moi encore un peu, je vais voir si j'ai des commentaires sur mon blog..."

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