Les Catlins

On se réveille ce vendredi matin avec le doux son de la pluie sur notre tente. On a eu moins froid que la veille grâce aux superbes couvertures du Warehouse achetées moitiés prix. Très rapidement, sans petit déjeuner, on déguerpit de notre campement, et on décide de faire de la route jusqu'à trouver un endroit sympa pour mieux déjeuner.

Nous sommes dans un état de crasse légèrement avancé, deux nuit sous une tente, ma dernière douche date de mercredi matin. Celle de Maxime, mardi soir. Je note que sur mon visage les points noirs sont beaucoup plus visible que d'habitude. On s'arrête dans un petit bled dont le nom devait surement être maori, et on ne peut même pas tenter de faire un brin de toilette, car chose rare en Nouvelle-Zélande, les toilettes sont vraiment crades.

On roule, on roule, la pluie augmente et finalement on décide de prendre notre petit déjeuner – brunch à Kaka Point, normalement endroit sympathique où l'on peut avoir accès à la plage ou à des petites balades. La pluie est vraiment trop forte et nous mangeons donc à l'intérieur de la voiture en admirant les gosses kiwis qui vont s'amuser à faire des châteaux de sable sous la pluie.

Maxime et moi sommes de meilleurs humeurs. Tout d'abord, nous arrivons dans une nouvelle région, les Catlins, extrême sud de la Nouvelle-Zélande, où il y a une superbe réserve naturelle de forêts tropicales (enfin rain-forest, l'expression anglaise reflète mieux la réalité). Un des gros fléau du pays est la déforestation. Résultat excepté quelques bois d'eucalyptus parsemés, il y a majoritairement des sapins pour la culture du bois. Mais ici, outre des plages magnifiques, il y a des grandes étendue de forêts vierges, tellement compactes que l'on ne peut traverser sans une tronçonneuse. Les routes qui se faufilent dans celles-ci semblent littéralement taillées dans ces presque jungles. On fait quelques délicieuses balades, où l'on tombe sur des oiseaux assez étranges, des plantes cocasses et des paysages magnifiques. On décide de passer la nuit dans la réserve histoire de pouvoir faire encore quelques balades le lendemain. On se paye un camping un peu trop cher pour un camping, mais dans lequel on peut enfin prendre une douche et préparer de la bouffe convenablement. La moyenne d'âge est 50 ans et la plupart des personnes voyagent en camping-car. Pour faire simple, on est les seuls à se taper la nuit qui vient sous la pluie dans une tente. On se fait la promesse qu'on ira plus dans des campings mais dans des bagpackers.

Je dois rajouter qu'aujourd'hui Maxime m'a fait une très belle déclaration. Mon « Je suis contente » qu'il lui plait tant, lui rappelle une déclaration de Clara Morgan dans un film qu'il regardait adolescent. Je suis contente.